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  • : " Hé, Toi le Noir ! Hé, Toi le Rouge ! "
  • : Blog d'information non dogmatique, totalement subjectif, en maturation permanente et de tendances orientées.
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18 octobre 2008 6 18 /10 /octobre /2008 17:59


Le 16 octobre, le tribunal d'application des peines siégeant à la
prison des Baumettes à Marseille a décidé, après seulement cinq
minutes de délibération, la révocation du régime d'aménagement de
peine appliqué à Jean-Marc Rouillan depuis décembre 2007 après 21 ans de prison. L'appel sera jugé dans les quarante jours.


Alors que le Service pénitentiaire d'insertion et de probation était
favorable au maintien du régime de semi-liberté de Jean-Marc Rouillan,
la décision prise par les juges satisfait entièrement aux demandes du
parquet, qui aujourd'hui se félicite bruyamment d'avoir mis fin au «
scandale » que constituait pour lui ces dix mois de semi-liberté, même
assortie de conditions très restrictives.

Le pouvoir politique, opposé depuis des années à toute mesure
d'aménagement de peine pour Jean-Marc Rouillan, vise ainsi à empêcher sa libération conditionnelle qui était prévue en fin d'année. Il a donc orchestré cet emballement médiatique au cours duquel les propos tenus ont été déformés voire même falsifiés.

En réalité, s'il était interdit à Jean-Marc Rouillan d'évoquer les
faits pour lesquels il avait été condamné, il ne lui était aucunement
interdit de rencontrer des journalistes, de donner des interviews ni
de s'exprimer sur la situation politique d'aujourd'hui et sur son
nouvel engagement militant. D'autre part, Jean-Marc Rouillan n'a pas
parlé des faits, il n'a fait que commenter l'interdiction d'en parler.
Enfin, rappelons qu'il n’y a aucun fondement juridique à lui imposer
aujourd'hui un chantage aux regrets, alors que ceux-ci n'ont pu être
exigés de lui pour le placer en semi-liberté. De fait, la notion de
repentance n'existe pas en droit français.

Mais il fallait interdire à Jean-Marc Rouillan toute expression
politique. Il ne fallait pas qu'il parle et que sa parole puisse être
écoutée de tous ceux qui subissent aujourd'hui une crise aux
conséquences dramatiques. Jean-Marc Rouillan a parlé, il doit donc
retourner en prison.

Ceux qui ont hurlé avec les loups, mais aussi ceux qui n'ont pas eu
l'honnêteté intellectuelle de dénoncer hier l'amalgame mensonger
répandu par certains médias, ceux qui sont restés frileusement dans
leur niche et n'ont pas voulu « se mouiller » pour défendre Jean-Marc
Rouillan peuvent maintenant se demander quelle part de responsabilité ils ont
dans sa réincarcération.

Des juges ont décidé de mettre un militant politique en prison non
pour des actes accomplis, mais pour une seule phrase prononcée,
c'est-à-dire pour ses opinions. Ces juges n’ont même pas pris la peine
de motiver leur jugement.

Ailleurs, d’autres militants doivent payer de fortes amendes sous le
prétexte d'« outrage », utilisé pour faire taire toute opposition. Des
travailleurs sont condamnés par la justice pour avoir défendu leurs
droits. Des sans-papiers, enfants et adultes, sont raflés et expulsés
avec la plus grande des violences. Des jeunes sont poursuivis pour
avoir seulement sifflé la Marseillaise. Et tous, nous sommes de plus
en plus surveillés, fichés, contrôlés par Edvige ou son avatar Edvirsp.

Aujourd'hui, laisser se développer sans réagir de telles atteintes aux
libertés serait lourd de conséquences pour l'expression démocratique
de tous. Face à l'arbitraire, nous appelons à l'unité pour défendre
nos droits.

C’est ensemble que nous pourrons sortir Jean-Marc Rouillan de prison !

Sans oublier Georges Cipriani et Régis Schleicher.

Le Collectif « Ne laissons pas faire ! »

Paris, le 17 octobre 2008

 

Liberation des prisonniers d'Action directe !

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17 octobre 2008 5 17 /10 /octobre /2008 16:43
JM Rouillan : déclaration de Libérez-les !
Lu sur Bellaciao : "Le pire dans la vie d’un homme qui a voué sa vie à lutter contre l’exclusion et l’exploitation que fomente le capitalisme, l’impérialisme et le fascisme, c’est d’être contraint à se taire.

 

La semi prison / la semi liberté, pseudo semi conditionnelle accordée à Jean-Marc Rouillan vient d’être révoquée par décision, des juges aux ordres de la Chancellerie, puisque le journal de référence du pouvoir, le Figaro, celui qui a envenimé les propos de Jean-Marc, avait déjà annoncé le verdict quelques 10 minutes avant le prononcé définitif.

C’est donc un retour pour quelques années, sauf en cas d’appel gagnant, dans les geôles du grand capital qui a été décidé pour Jean-Marc : notre colère inonde nos yeux pendant que le champagne doit être sabré dans quelques foyers de la grande bourgeoisie bien catholique mais qui jamais ne pardonne.

Ce soir, nous pensons à Marcelle, la mère de Jean-Marc, à Nathalie, son épouse et camarade, à Madeleine et Jean-Noël, les parents de Joëlle, aux Georges, à Régis, à Bruno, à Hélyette, et à tous les camarades et amis qui ont donnés pour la libération de Jean-Marc et des autres camarades.

Aux revanchards, aux haineux des salons bourgeois, à leurs laquais des ministères feutrés, nous leurs disons « la lutte continue, le combat pour la libération continue, nous sortirons nos camarades des griffes de cette justice de classe haineuse et de ces prisons sordides »

Qu’ils le sachent et qu’ils s’y attendent, car nous allons intensifier nos mobilisations et rester visibles, comme nous avons su le faire depuis 20 ans, car un seul des nôtres en prison sera toujours un de trop.

Jean-Marc ne se taira jamais, ne reniera jamais, ne baissera jamais les bras et restera pour toujours, un homme libre, fier et debout, comme un communiste face aux armées nazies dans les faubourgs de Stalingrad.

Jean-Marc est un révolutionnaire et les révolutionnaires ne meurent jamais comme disait Georges Habache, on les assassine dans les prisons des pays où le capitalisme exprime avec ses flics, ses juges, et ses soubrettes casquettées, toute sa violence et sa haine de classe.

Pour JEAN-MARC, GEORGES, REGIS, GEORGES IBRAHIM, et tous les autres prisonniers politiques, LA LUTTE DOIT CONTINUER POUR LEURS LIBERATIONS COMPLETES SANS RESTRICTION DE PARLER !
Pensées à Georges, Régis, Jean Marc, Florence, Georges Ibraihim et tous les autres LIBEREZ LES !

De : Comité Libérez-les !
jeudi 16 octobre 2008

Mis en ligne par CNT63, le Vendredi 17 Octobre 2008, 14:30 dans la rubrique "Actualité".
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9 octobre 2008 4 09 /10 /octobre /2008 18:20
Silence on tombe

Elvis Akpa, sans-papiers, est mort en tombant du septième étage, 97 boulevard de la Villette, alors qu’il tentait d’échapper à la police. Un an après la mort de Chunlan Liu, dans des circonstances semblables, cette nouvelle mort d’un sans-papiers suscite bien peu de réactions…

Mercredi 1er octobre, une dépêche AFP annonçait la mort à Paris d’un Nigérian de 47 ans, «soupçonné de trafic de stupéfiants et d’association de malfaiteurs». L’homme, «probablement en situation irrégulière», selon la formule répercutée sur le site du Parisien, est mort en tombant par la fenêtre de son appartement alors qu’il tentait d’échapper aux policiers faisant irruption chez lui. Selon l’AFP, «les enquêteurs de la PJ de Meaux agissaient sur commission rogatoire d’un juge d’instruction de Meaux». L’IGPN — la police des polices — a été saisie pour éclaircir les conditions de la mort de Elvis Akpa et celles de l’intervention de la police.

Elvis Akpa était bien sans-papiers, et sous le coup d’une Obligation à quitter le territoire français depuis 2007. Il se trouve que ce n’est pas la première fois qu’un sans-papiers paniqué saute par la fenêtre pour échapper à la police et à une expulsion. Il y a un an presque jour pour jour, une Chinoise de 51 ans, Chulan Liu, trouvait la mort dans les mêmes circonstances sur le même boulevard de la Villette, suite à l’intervention de policiers envoyés eux aussi par le TGI de Meaux. Dans cette précédente affaire, la police venait aussi «pour une autre raison» — soit, officiellement, pas dans le cadre de la chasse aux sans-papiers décrétée par Brice Hortefeux. Elle agissait alors suite à une plainte… d’un sans-papiers déjà expulsé en Chine. Ce dernier se serait plaint — avant son expulsion donc — de la disparition de «ses effets» dans l’appartement collectif où il demeurait.

Cette fois le motif de l’intervention policière est bien plus impressionnant. Et l’accusation de trafic de drogue semble paralyser toute mobilisation de ceux qui réagissent habituellement en de telles circonstances. Il faut dire que la version policière est terrible : non seulement Elvis Akpa appartiendrait à un réseau international de trafiquants de stupéfiants, mais ce serait dans le cadre de la même enquête que la police de Meaux a découvert, en mars dernier, le cadavre d’une jeune fille de quinze ans, «passeuse» du réseau, décédée suite à l’éclatement d’une boulette de cocaïne dans ses intestins. Devant un tel tableau, le silence est général.

Nous avons cherché à connaître les circonstances de la mort brutale d’Elvis Akpa en allant interroger sa veuve, Huguette Ahouavoeke, la mère de ses quatre enfants.

Nous avons ainsi rencontré madame Ahouavoeke — et sa sœur Estelle — dans son appartement. La première est en état de choc, et toutes deux sont révoltées par la façon dont la police est intervenue ce matin du 1er octobre.

Madame Ahouavoeke nous a donné le récit de cette intervention : tôt le matin (à 6 heures 45, semble-t-il) le couple a entendu des coups à la porte, et l’ordre d’ouvrir. A suivi un moment de confusion dans l’appartement : «J’entendais tellement de bruit, que j’ai eu peur ! Mon mari m’a dit : “N’ouvre pas, c’est sûrement pour les papiers !”» «Je ne veux pas t’abandonner une deuxième fois. Je ne veux pas y retourner», a-t-il ajouté avant de se réfugier dans la chambre des enfants au fond de l’appartement, avec ceux-ci. Et c’est par le balcon de cette chambre qu’Elvis Akpa a essayé de s’échapper…

Madame Ahouavoeke, entendant les policiers défoncer la porte, a fini par leur ouvrir, son bébé de deux mois dans les bras : «J’ouvre, ils m’ont dit : “Connasse ! Où est le monsieur qui vit avec vous, c’est votre mari, il est où ?” J’ai demandé ce qu’ils voulaient, ils avaient leurs bâtons noirs. Ils ont commencé à chercher, puis ont reçu un coup de fil et m’ont dit : “Votre mec il s’est cassé la gueule à cause de vous, il fallait ouvrir vite fait la porte !” Je ne savais pas quoi faire, ils m’ont ordonné de ne pas bouger, ils sont allés chercher les enfants, leur ont dit de ne pas bouger. J’avais le bébé dans les bras. Je demandais ce qu’il se passait, je pleurais, personne ne me disait rien. Ils m’ont dit : “C’est ça ! Faites votre innocente !” Ils sont descendus, ils sont revenus, ils ont fouillé la maison, ils ont pris des affaires, je ne sais même pas quoi. Ils ont mis mes affaires par terre, ont demandé où était le portable, j’ai dit que je ne savais pas, ils m’ont dit “C’est ça, ça ne se passsera pas comme ça !” Ils m’ont mise par terre devant mes enfants, et ils m’ont fouillée.»

Les policiers n’ont trouvé ni drogue ni argent dans l’appartement. Avant de partir, ils rédigent un rapport qu’Huguette Ahouavoeke refuse de signer. «Puis, ils sont partis. Ensuite, les pompiers ou les gens du Samu sont venus me voir. Ils ont dit qu’ils n’avaient rien pu faire pour sauver mon mari.»

Pendant tout le temps qu’a duré cette perquisition, Huguette Ahouavoeke n’a pu à aucun moment quitter l’appartement pour aller voir le corps de son mari. Sa sœur, prévenue par téléphone et présente sur les lieux dès 7 heures 45, n’a pas eu l’autorisation de monter la voir. Les enfants, présents dans la chambre lorsque leur père est tombé, ont assisté aux événements. Les deux aînés, 11 et 7 ans, ont été interrogés par la police dans une pièce à part, une heure chacun, séparément, sans aucun témoin — ni leur mère, ni aucun psychologue ou médecin. Depuis, les enfants se cachent dès que quelqu’un frappe à la porte, craignant un retour de la police et suppliant la mère de ne pas ouvrir.

Toujours pendant la perquisition, avant la levée du corps, les policiers de l’IGPN sont arrivés sur place. Ils ont interrogé Huguette Ahouavoeke à nouveau, ainsi que sa sœur, et les voisins.

Avant de partir, des policiers lui ont donné le téléphone de la PJ de Meaux au cas où elle désirerait des informations complémentaires. Depuis, celle-ci a appellé à plusieurs reprises mais n’a jamais pu obtenir d’explications : «On ne veut pas m’éclairer. Quand j’appelle ils me font balader. Jusqu’à aujourd’hui je ne sais pas ce qu’ils lui reprochaient. C’est par le journal que j’ai su qu’il recherchaient un trafiquant de drogue.»

C’est le lendemain, jeudi, que Huguette Ahouavoeke était enfin autorisée à se rendre à la morgue pour voir le corps de son mari. Celui-ci ayant subi une autopsie le matin même, à la demande de la police et pour une raison qu’elle ignore, elle n’aura pu voir que son visage.

Les jours suivants, les enfants sont restés dans l’appartement avec leur mère et ne sont pas allés à l’école. Le collège Louise Michel, où l’aînée est scolarisée, a envoyé vendredi le médecin scolaire et un psychologue pour voir les enfants. Ceux-ci ont été d’accord pour retourner à l’école à partir du lundi.

Huguette Ahouavoeke dément les accusations de trafic de drogue : «Ils se sont trompés de personne», dit-elle. Béninoise, elle vit en France depuis 2001, et a une carte de séjour de dix ans. Ses deux premiers enfants sont nés au Bénin, et les deux plus jeunes à Paris. Son époux l’a rejointe en 2006, et a fait une demande d’asile qui a été rejetée. Il est sous le coup d’une OQTF depuis 2007. Il n’a jamais eu de problèmes avec la police, et avait très peur de retourner dans son pays, où il se disait en danger pour raisons politiques. Il avait très peur d’une arrestation depuis l’OQTF.

«Mon mari a fait tous les boulots, mais ce n’était pas un trafiquant de drogue ! Il avait peur.» «Est-ce qu’il a voulu s’enfuir ? Qu’est-ce qui s’est passé dans sa tête ? Je ne sais pas ! À 33 ans, je reste avec des enfants mineurs et un mari qui n’existe pas !» Les quelques voisins rencontrés sont émus, certains choqués. Les témoignages sont simples : un monsieur gentil, toujours poli, pas d’histoires, pas de bagarres, attentif à la scolarité de ses enfants — selon une jeune fille qui faisait du soutien scolaire auprès d’eux.

Un événement étrange survient le lundi matin.

Ce jour-là, Huguette Ahouavoeke se rend à la mairie du Xe arrondissement pour y chercher l’acte de décès de son mari. Le document remis par la fonctionnaire de mairie qui a établi le certificat de décès contient deux aberrations manifestes, l’ignorance de la date du décès et le lieu où se trouvait le corps : «Nous avons établi le décès de Iheanacho, Elvis Akpa (…) dont la date n’a pu être établie (…) Le corps a été trouvé en son domicile (…) Dressé sur la déclaration de Philippe Guilbert, commandant de police du 8e arrondissement (…) qui, lecture faite et invité à lire l’acte, a signé avec nous (…)»

À la lecture de cet acte de décès, Huguette Ahouavoeke proteste : «C’est faux ! C’est la police qui a tué mon mari !» La fonctionnaire lui répond alors imperturbablement qu’elle s’est basée sur le rapport de la police pour établir l’acte et qu’elle ne peut le corriger.

Huguette Ahouavoeke rentre chez elle et avertit son avocat. Celui-ci estime que le fait est grave et lui demande de garder les documents. Sa sœur prévient de même le QSP par téléphone.

Le lendemain matin, la fonctionnaire téléphone à la veuve pour lui expliquer qu’elle s’était «trompée», et qu’elle allait établir un nouveau certificat, mais qu’elle attendait pour ça un feu vert du procureur. Nous sommes allés l’interroger. Elle dit avoir fait une erreur de saisie. Elle se serait rendu compte de son erreur le lendemain, en relisant le texte du procès-verbal policier.

«Pourquoi avoir procédé alors à cette vérification ?», lui demande-t-on. Ce serait le souvenir des protestations de la veuve qui l’aurait réveillée dans la nuit. Elle insiste pour dire que l’erreur est de son fait, qu’elle «assume», et que «la police n’y est pour rien». Affable, elle nous montre alors la déclaration de décès qu’aurait apporté le commandant Guilbert du 8e arrondissement. Ce rapport mentionne en effet que le corps a été trouvé «à l’aplomb du domicile du défunt», et qu’Elvis Akpa est «décédé le 1er octobre à 7 heures 30». Comme on s’étonnait de ce que le commandant Guilbert ait pu relire et signer un acte erroné, elle nous explique que celui-ci a signé «en blanc», lorsqu’il a apporté le rapport, avant qu’elle-même n’ait imprimé l’acte de décès… Et qu’il en est toujours ainsi.

La question de savoir pourquoi la police du 8e arrondissement aurait été chargée de ce rapport étonne la greffière : «Parce que c’est elle qui est intervenue.» On s’interroge sur ce qu’aurait eu à faire là des fonctionnaires du 8e arrondissement, pour une opération diligentée à la requête du parquet de Meaux dans le Xe, et alors que l’AFP indique ce ce sont des «enquêteurs de la police judiciaire de Meaux» qui seraient intervenus.

«On va porter plainte. La police n’avait pas à la violenter, ni à interrroger les enfants sans psychologue… On ne l’a pas laissé voir son mari par terre et voir comment il était avant l’autopsie ! On ne sait pas ce qui s’est passé. Il y a trop de questions qu’on se pose. On est là à se faire plein de films dans la tête. On ne sait pas, puisqu’on n’a même pas pu voir son corps ! Notre avocat a demandé le rapport de police, pour savoir sur quoi ils se sont basés pour la perquisition, et pourquoi c’est la police de Meaux qui a fait la perquisition. On est dans le 75 ici ! Pourquoi il n’y avait aucun policier du Xe !»

Huguette Ahouavoeke n’est pas encore allé chercher le corps de son mari à l’institut médico-légal : elle n’a pas l’argent nécessaire pour faire rapatrier son corps au Nigéria. «Le moins cher, c’est le service municipal de la mairie. Mais ça coûte quand même 5638 euros ! Je ne les ai pas. Pour un trafiquant de drogue, il m’a laissé 10 euros 75 ! Ils étaient dans sa poche.»

Dix euros soixante-quinze, c’est la fortune qu’Elvis Akpa a laissée à sa famille, ainsi que son alliance. Vendredi, celle-ci a été rapportée à sa veuve par deux policiers, s’excusant de ce qu’elle était un peu «tordue».

Elvis Akpa est mort, et l’enquête le concernant est stoppée. Reste l’enquête de l’IGPN sur les circonstances de sa mort. Et restent en suspens quelques questions dans cette histoire.

Mais, de toutes façons, quel qu’ait été son moyen de subsistance, Elvis Akpa est bien mort pour avoir follement tenté d’échapper à l’expulsion au Nigéria que lui promettait l’Obligation à quitter le territoire français dont il était l’objet depuis 2007.

Il était en France depuis deux ans et avait fait une demande d’asile politique qui avait été rejetée. Se remettant alors en ménage avec la mère de ses trois premiers enfants, ils en auront conçu une quatrième. Divine, née il y a deux mois. Elvis Akpa n’aurait pas voulu abandonner sa femme et ses quatre enfants.

Concluant l’interview, sa belle-sœur nous apporte quelques photos d’Elvis avec sa femme, et d’Elvis avec ses enfants, prenant son bain ou se promenant au bord du canal Saint-Martin. «C’est ça qu’il ne voulait pas quitter», dit-elle.

Appel à solidarité

Madame Ahouavoeke a besoin d’argent pour faire rapatrier le corps de son mari. Si vous désirez l’aider, adressez vos chèques à :

Madame Huguette Ahouavoeke
97 boulevard de la Villette, 75019 Paris
Merci pour elle.

ZPAJOL liste sur les mouvements de sans papiers, 9 octobre 2008.
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6 octobre 2008 1 06 /10 /octobre /2008 16:10

Des propos interprétables à souhait prétexte à une décision politique.

Jean-Marc Rouillan s'est vu suspendre sa semi-liberté suite à l'interview donnée au jounal l'Express.
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6 octobre 2008 1 06 /10 /octobre /2008 15:54

SECOURS ROUGE DE FRANCE

 

 

HALTE AUX FICHAGES POLITIQUES ET A L’ESPIONNAGE POLICIER

 

L’accentuation de la répression est de plus en plus prégnante dans cette société. Les moyens de contrôle se modernisent et se renforcent à grand pas afin de parer à toute attaque menaçant l’ordre bourgeois et son capitalisme ravageur. En effet, si l’instabilité actuelle persiste à l’échelle de la finance internationale, les états réactionnaires ne manqueront pas de prendre les devants face à d’hypothètiques révoltes sociales dues à la faillite de telle ou telle institution financière.

 

Rappelons  simplement que l’origine historique du contrôle par l’établissement d’un fichier date comme par hasard de 1941…Depuis, des systèmes statistiques ont été mis rapidement en place pour identifier et surveiller les différentes strates de la population. Mais ces données sur les habitudes du consommateur (futur INSEE) et son parcours de santé (futur numéro de sécurité sociale) sont marquées par le sceau de l’infamie puisqu’au même moment elles ont permis de mieux réaliser le recensement des juifs ( avec l’aide des fichiers de la préfecture de police de Paris d’avant guerre) avec les conséquences qu’on connait . . . 

 

Si l’actualité sur ces moyens de surveillance s’est enfin médiatisée autour du fichier EDVIGE, cela ne doit pas occulter l’étendue des contrôles que tout état moderne qui se respecte met en place sous prétexte de sécurité. Notons qu’en ce qui concerne EDVIGE, ce projet reprend la structure du fichier (créé en 1991) par les (RG) en élargissant considérablement son champ d’intervention. Et comme cet été fut propice à l’innovation en matière d’espionnage, les mêmes RG ont fusionné (au 1er juillet) avec la DST sous le nom de DCRI (Direction centrale au renseignement intérieur). Répertorier ceux qui, à-priori, menacent l’ordre public ou qui ont un rôle significatif par leurs activités politiques ou syndicales, est une vieille idée de la classe des possédants qui craint par dessus tout que des forces (issues de la « classe dangereuse ») s’organisent pour reprendre le fruit du labeur du prolétariat. Ne soyons pas dupes sur la récente polémique sur EDVIGE car elle s’apparente moins  à une réelle volonté de faire cesser la surveillance étatique qu'à des luttes politiciennes. 

 

D’ailleurs pourquoi ferrailler contre ce fichier alors que d’autres existent sans que cela ne provoque la moindre bronca médiatique.  Car au même moment le fichier de la DST change pour prendre le nom de CRISTINA  (encore un prénom féminin…). Dissimulé sous le vocable commode du « secret défense » (certains agents de la DCRI ont cette couverture en raison de leurs activités), ce fichier et ses utilisations possibles sont complètement secrètes et laissent à penser à toutes sortes d’opérations barbouzes dont ce régime a l’expérience et la manière . Il suffit de se rappeler les turpitudes engendrées par l’affaire « Clearstream » et ses manipulations de fichiers à des fins personnelles. Rappelons que le pouvoir politique avait également souhaité cette classification en ce qui concerne EDVIGE mais qu’à la suite de l’intervention de la CNIL il avait dû reculer sur ce point précis.

 

N’oublions évidement pas le fichier des empreintes génétiques qui n’a cessé d’étendre là aussi son champ d’action depuis sa création en 1998 puisque la loi « Perben 2 » permet en 2003 de recourir à cette analyse contre des individus mis en cause dans des violences contres les biens et les personnes : large interprétation permettant d’obliger sous peine de prison tout militant à être fiché durant quarante ans en raison de ses luttes contres les injustices du capitalisme et l’arbitraire policier.

 

Enfin, l’honnête citoyen ne doit se faire d’illusions puisque ce pistage concerne l’ensemble de la population : un arsenal particulièrement sophistiqué s’est mis en place grâce aux progrès de l’informatique. Nos habitudes aliénantes de consommateur servent, pour des raisons commerciales, de monnaie d’échange pour mieux identifier qui nous sommes. C’est une arme redoutable pour cataloguer des millions de personnes. Et pourquoi s’arrêter en si bon chemin : passeport biométrique, pass navigo et navigation internet et ses multiples possibilités de piratage de  boite mail.

 

Sans être paranoïaques, nous devons rester vigilant. Si nous sommes amenés à militer dans des organisations luttant contre ce système, pour lui toute menace est à surveiller. Mais quand l’injustice règne, le militant révolutionnaire  résiste et combat sans hésitation les agents du liberalisme, du capitalisme et ses complices.

“Construire et défendre la solidarité de classe internationale!    
                                                                                                       Refouler leurs offensives!”

 

La Solidarité est notre arme .  

 

 

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5 octobre 2008 7 05 /10 /octobre /2008 23:53

SECOURS ROUGE DE FRANCE

 

 

 

          En apprenant la réincarcération de Jean-Marc Rouillan après plus de six mois de semi liberté, nous dénonçons fermement cette mesure d’intimidation envers l’ex militant d’Action Directe.

          Cette réaction de la justice bourgeoise reflète une nouvelle fois la nature strictement répressive de ce système puisqu’en fait un aménagement de peine reste une simple mesure d’accompagnement vers la liberté sous la menace permanente d'un retour en prison en cas de désobéissance. Un prisonnier politique le sait mieux que quiconque car ce régime n’oublie jamais ceux qui se sont attaqués frontalement au capitalisme et à l’impérialisme.

En voulant réprimer notre camarade Jean-Marc dans son expression politique, le pouvoir ne peut pas tolérer qu’un prisonnier révolutionnaire puisse avoir une opinion de communiste sur les enjeux de cette société. Et quels enjeux !

Jean-Marc a décidé de revenir dans une sphère militante entant que militant de base en participant activement à la construction d’un nouveau parti politique. C’est son strict droit et personne ne peut le contester car lui seul pourra en tirer le moment venu les conclusions et en assumer les conséquences politiques.

Pour nous au Secours Rouge, il ne s’agit pas de critiquer telle ou telle forme d'engagement  mais de rejeter les méthodes terrorisantes de la machine politico judiciaire qui n’admet pas le débat et la confrontation d’idées sur la nature de cette société et la manière de combattre d’un militant d’une organisation révolutionnaire. Nous estimons qu’après vingt et un an d’enfermement, Jean-Marc Rouillan a le droit d’exprimer son point de vue sur son parcours militant et son bilan critique sans que cela entraîne ce tsunami médiatique apparemment bien organisé…

Jean-Marc Rouillan a clairement répliqué dans sa dernière intervention au parquet en expliquant qu’il n’a enfreint aucune des conditions liées à sa semi liberté mais cela importe peu au Parquet qui avait déjà vu sa mise en semi-liberté d'un très mauvais œil. Pour eux il reste un symbole, celui d’une époque où des militants et des militantes ont voulu combattre par les armes les injustices du capitalisme et les guerres impérialistes.

En dénonçant cet acte inique, nous appelons l’ensemble des militants concernés par la libération des prisonniers de la lutte de classe à être solidaire de Jean-Marc Rouillan.

 

LIBERTÉ POUR JEAN-MARC ROUILLAN, GEORGES CIPRIANI, REGIS SCHLEICHER, ET GEORGES IBRAHIM ABDALLAH !

 

LIBERTÉ POUR TOUS LES PRISONNIERS COMMUNISTES REVOLUTIONNAIRES !

      "Construire et défendre la solidarité de classe internationale ! Refouler leurs offensives!" 
                                                                                                                                

La solidarité est notre arme !

Paris, le 3 octobre 2008  

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