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  • : " Hé, Toi le Noir ! Hé, Toi le Rouge ! "
  • : Blog d'information non dogmatique, totalement subjectif, en maturation permanente et de tendances orientées.
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18 octobre 2008 6 18 /10 /octobre /2008 17:59


Le 16 octobre, le tribunal d'application des peines siégeant à la
prison des Baumettes à Marseille a décidé, après seulement cinq
minutes de délibération, la révocation du régime d'aménagement de
peine appliqué à Jean-Marc Rouillan depuis décembre 2007 après 21 ans de prison. L'appel sera jugé dans les quarante jours.


Alors que le Service pénitentiaire d'insertion et de probation était
favorable au maintien du régime de semi-liberté de Jean-Marc Rouillan,
la décision prise par les juges satisfait entièrement aux demandes du
parquet, qui aujourd'hui se félicite bruyamment d'avoir mis fin au «
scandale » que constituait pour lui ces dix mois de semi-liberté, même
assortie de conditions très restrictives.

Le pouvoir politique, opposé depuis des années à toute mesure
d'aménagement de peine pour Jean-Marc Rouillan, vise ainsi à empêcher sa libération conditionnelle qui était prévue en fin d'année. Il a donc orchestré cet emballement médiatique au cours duquel les propos tenus ont été déformés voire même falsifiés.

En réalité, s'il était interdit à Jean-Marc Rouillan d'évoquer les
faits pour lesquels il avait été condamné, il ne lui était aucunement
interdit de rencontrer des journalistes, de donner des interviews ni
de s'exprimer sur la situation politique d'aujourd'hui et sur son
nouvel engagement militant. D'autre part, Jean-Marc Rouillan n'a pas
parlé des faits, il n'a fait que commenter l'interdiction d'en parler.
Enfin, rappelons qu'il n’y a aucun fondement juridique à lui imposer
aujourd'hui un chantage aux regrets, alors que ceux-ci n'ont pu être
exigés de lui pour le placer en semi-liberté. De fait, la notion de
repentance n'existe pas en droit français.

Mais il fallait interdire à Jean-Marc Rouillan toute expression
politique. Il ne fallait pas qu'il parle et que sa parole puisse être
écoutée de tous ceux qui subissent aujourd'hui une crise aux
conséquences dramatiques. Jean-Marc Rouillan a parlé, il doit donc
retourner en prison.

Ceux qui ont hurlé avec les loups, mais aussi ceux qui n'ont pas eu
l'honnêteté intellectuelle de dénoncer hier l'amalgame mensonger
répandu par certains médias, ceux qui sont restés frileusement dans
leur niche et n'ont pas voulu « se mouiller » pour défendre Jean-Marc
Rouillan peuvent maintenant se demander quelle part de responsabilité ils ont
dans sa réincarcération.

Des juges ont décidé de mettre un militant politique en prison non
pour des actes accomplis, mais pour une seule phrase prononcée,
c'est-à-dire pour ses opinions. Ces juges n’ont même pas pris la peine
de motiver leur jugement.

Ailleurs, d’autres militants doivent payer de fortes amendes sous le
prétexte d'« outrage », utilisé pour faire taire toute opposition. Des
travailleurs sont condamnés par la justice pour avoir défendu leurs
droits. Des sans-papiers, enfants et adultes, sont raflés et expulsés
avec la plus grande des violences. Des jeunes sont poursuivis pour
avoir seulement sifflé la Marseillaise. Et tous, nous sommes de plus
en plus surveillés, fichés, contrôlés par Edvige ou son avatar Edvirsp.

Aujourd'hui, laisser se développer sans réagir de telles atteintes aux
libertés serait lourd de conséquences pour l'expression démocratique
de tous. Face à l'arbitraire, nous appelons à l'unité pour défendre
nos droits.

C’est ensemble que nous pourrons sortir Jean-Marc Rouillan de prison !

Sans oublier Georges Cipriani et Régis Schleicher.

Le Collectif « Ne laissons pas faire ! »

Paris, le 17 octobre 2008

 

Liberation des prisonniers d'Action directe !

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