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  • : " Hé, Toi le Noir ! Hé, Toi le Rouge ! "
  • : Blog d'information non dogmatique, totalement subjectif, en maturation permanente et de tendances orientées.
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14 décembre 2008 7 14 /12 /décembre /2008 16:25

Le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), qui compte déjà 700 000 échantillons d'ADN, se remplit à une cadence industrielle. A présent, les flics mettent la pression pour prélever la salive lors des gardes à vue, sous n'importe quel prétexte.

 

 Refusons ce fichage !

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13 décembre 2008 6 13 /12 /décembre /2008 19:47

suite à

la 1ère réunion publique du "comité de sabotage de l'anti-terrorisme "à la Parole Errante"

 

Communiqué du comité de Paris

11 novembre au matin, les usagers du rail sortent de la terreur : on vient d'arrêter les « commandos anti-TGV ». Michèle A.M. parade, sa belle prise est exposée par les médias, embarqués depuis le début dans l'opération. Deux jours plus tard, on semble plutôt reprocher aux interpellés d'avoir eu « l'intention » de commettre de tels actes. Ainsi allaient-ils finalement pouvoir devenir une sorte de « cellule », appartenant à une « nébuleuse », qui s'en serait, tôt ou tard, pris aux vies humaines. Magie de l'antiterrorisme : à mesure que les faits se dématérialisent, l'affaire s'aggrave.

La lutte antiterroriste ne s'intéresse pas tant aux actes qu'aux sujets qui pourraient les commettre. Un sujet, cela se fabrique. A partir de vies bien réelles, avec leurs particularités, leurs habitudes, leurs liens. Ces liens constituent d'ailleurs un objet d'investigation privilégié. C'est ainsi que la police construit une « mouvance », un « réseau», ou n'importe quel autre chien de mot signifiant une appartenance diffuse. Ce type d'objet a toujours convenu aux méthodes de la flicaille. Il offre un caractère inépuisable qui fait tout son charme. Les enquêtes n'ont plus de fin, elles sont extensibles à volonté, la menace est permanente, omniprésente.

 Fabriquer un sujet terroriste, cela consiste en des procédures concrètes. Annoncer des menaces futures, leur fabriquer des appellations. Faire arrêter neuf personnes au petit matin,  par des flics cagoulés, armés jusqu'aux dents. Les conduire dans des locaux spéciaux. Là, les garder quatre jours en cellule. Quatre jours ponctués d'interrogatoires nombreux et interminables, aux termes desquels n'importe qui serait prêt à avouer que sa grand-mère a conçu les attentats contre le World Trade Center. Pas d'avocat, si ce n'est à la fin, quand on aura eu le temps de les questionner sur ce qui est essentiel dans cette affaire : ce qu'ils vivent, ce qu'ils lisent, qui ils fréquentent, avec qui ils baisent. Il faut savoir s'ils ont manifesté, un jour, à Vichy, s'ils ont compris ou commis quelque ouvrage et pourquoi ils n'habitent pas, seuls, dans un appartement, mais vivent et s'organisent ensemble. Il n'y a plus alors qu'à extraire de cela les éléments adéquats et les retraduire dans le jargon de l'antiterrorisme. Produire ainsi, assortie de détails pittoresques, l'image de neuf clandestins, organisés en cellule, disposant d'un chef, et s'abreuvant d'un manuel de lutte armée.

Qu'importe que le fameux bréviaire secret se trouvât déjà en possession de plusieurs milliers de lecteurs, qui avaient pu se le procurer dans n'importe quelle librairie. Qu'importe qu'il fût impossible même aux journalistes venus accréditer cette thèse de confirmer tant soit peu ce portrait de clandestins reclus, coupés du monde. Le terme de « terrorisme » a le pouvoir de changer l'eau en vin, et pour ceux à qui on l'applique, chaque aspect de l'existence devient l'objet de soupçons si ce n'est une preuve accablante.

La réalité à partir de laquelle on a construit ici des terroristes, cette réalité, la justice peut toujours la trouver criminelle ; pour notre part, nous trouvons encore heureux que 3000 personnes s'opposent physiquement à la tenue d'un sommet ministériel sur l'immigration à Vichy, et honorable d'être solidaires de ses amis en garde à vue.

La SNCF recensait en 2007 vingt-sept mille actes de malveillance contre son réseau ferré. Le sabotage à proprement parler est un acte encore banal, dans toute grève bien menée – et le mouvement cheminot de l'automne dernier est encore venu le rappeler. Pour autant, et malgré la vive terreur que semble provoquer un blocage efficace du trafic ferroviaire, on n'avait pas encore brandi, dans de tels cas, la catégorie « terroriste », et l'arsenal judiciaire et policier exceptionnel qui l'accompagne. Ce qui s'est passé le 11 novembre est une provocation objective, qui a valeur de test. Il va de soi que si l'affaire s'éteint doucement dans le silence, tandis que croupissent en prison ceux qu'on a si grossièrement désignés à la vindicte universelle comme terroristes, rien n'empêchera que ce silence soit interprété comme un assentiment général donné au procédé, et à ses applications à venir. Ici, comme en Italie, en Allemagne, aux Etats-Unis, il est clair que l'antiterrorisme n'est pas une série de lois d'exception que chaque pays s'accorde mais bien la base d'un nouveau régime de gouvernement mondial.

Nous annonçons la création d'un comité de soutien à Paris.

Il visera à soutenir matériellement et moralement les 9 personnes arrêtées le 11 novembre, dont 2 sont encore aujourd'hui en prison.

Il s'engage dans une défense commune, de l'ensemble des arrêtés, quelque soit leurs chefs d'inculpation. Il refusera de communiquer plus particulièrement sur telle ou telle personne. Il ne perdra pas de temps à s'étendre sur la réalité des faits qui leur sont reprochés, et donc sur la question de l'innocence ou de la culpabilité des inculpés. Le comité de soutien se donne pour principe de refuser la présence des média à ses réunions, et s'autorisera à communiquer avec eux selon ses propres termes et conditions.

Plus que le soutien aux neufs mis en examen, le comité vise à tout faire pour que la machine antiterroriste – qui s'était mise en marche bien avant ce jour-là – ne puisse pas continuer son travail d'écrasement dans l'assentiment général. Cela passe par l'attaque du montage politique et médiatique visant la création d'un nouvel ennemi de l'intérieur : la « mouvance anarcho-autonome ». Le comité affirme son soutien aux 6 personnes prises depuis, janvier 2008 dans le tourbillon judiciaire qui accompagne cette fabrication – tous sont mis en examen dans le cadre d'une instruction antiterroriste : Ivan et Bruno pour avoir transporté des fumigènes artisanaux, Isa et Farid pour avoir convoyé du chlorate et des plans d'établissement pénitentiaire ; Juan, Isa et Damien sont aussi soupçonnés d'une tentative d'incendie d'un véhicule de police, et sont pour cela incarcérés depuis plusieurs mois sous le coup des assises antiterroristes.

L'objectif immédiat du comité est la libération de toutes les personnes incarcérées et la fin des poursuites judiciaires à l'encontre des inculpés.

Communiqué du comité de Paris

comiteparis@yahoo.fr

REUNION PUBLIQUE

SAMEDI 6 DECEMBRE – 17 H

à La Parole Errante

9 rue François Debergue

Montreuil

Métro Croix-de-Chavaux


La prochaine réunion ou seront faites des propositions se tiendra le 20 septembre

Bonsoir tous,

Comme convenu, je précise le rdv pour la réunion de samedi 20 décembre nous avons une salle (la verte) au CICP - 21ter rue Voltaire - métro rue des boulets, de 17h à 20h

c'était pour faire le point des propositions et avancer dans leur préparation (textes, affiches, concerts, manifs etc...)

 et puis on verra...


le comité de Paris 

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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 12:56
 

RESEAU

pour les Droits Citoyens et Sociaux

 

13, rue Tsamadou, Exarcheia, Athènes, Grèce

tel : +30 210 381 39 28, fax : + 33 210 3830098

email :  diktio@diktio.org

http://www.diktio.org

Communiqué de Presse

 

9/12/2008

 

 

 

 

 

IL N'Y A PAS DE PAIX SANS JUSTICE

L'impunité de la police

 

Hélas,

 

L'assassinat cruel d'Alexandros Grigoropoulos ne fut pas “un tonnère dans un ciel dégagé”. Il fut un acte à froid, ne répondant à aucune provocation de la part de l'adolescent. Or, il s'agit d' “une mort préméditée”. Pourquoi ?

Parce que la main du meurtrier était armée, et ce, depuis longtemps :

 

        par la violence policière qui reste sans punition, car, reglémentée, légitimée, diffuse, visant les immigrés, les victimes des marchands de drogues, les gitans, la jeunesse révoltée...

 

        par l'omniprésence de la police, par l'infiltration dans la société du “cannibalisme policier” et de la figure du “ super Agent à la Rambo”, qui se vante à propos du nombre d' immigrés ou de junkies qu'il aurait humiliés...

 

Hélas,

 

Alexandros a été sacrifié sur l'autel de la “Sécurité”.

 

Terrible déesse contemporaine que cette “Sécurité” qui remplit nos villes d'assassins en costumes de forces de l'ordre, qui renvoie dans les profondeurs des eaux de la Mer Egée des réfugiés, qui tente de convaincre le salarié et le chomeur, le licencié et le membre actif des rangs des travailleurs, que ceux-ci ne sont pas menacés par les nantis, ils ne sont pas menacés par le capital, ni par les mécanismes repressifs de l'état, ni par les multinationales, mais par quelques “individus dangereux” - en particulier par ceux qui sont plus faibles qu'eux, plus exploités qu'eux,plus opprimés encore : par les sans abri, les sans papiers, les sans travail, les sans salaire, les sans avenir...

 

Bien que cela paraît utopique et paradoxal, nous persistons et signons :

 

  • Nous demandons la dissolution des MAT (CRS) et des Corps de Gardes Spéciaux
  • Nous exigeons le désarmement de la police

 

 

Le pillage de nos vies

 

Le néolibéralisme impose l'autorité incontrôlée du marché.

Il impose l'exploitation grandissante et l'opression de plus en plus dure de ceux qui sont placés sur les bas étages de la pyramide des hiérarchies économiques et sociales. Mais le néolibéralisme n'est pas que cela.

 

Le néolibéralisme est la domination sans frein des pauvres par les riches, le mépris absolu des droits individuels et collectifs, pire encore :

Le néolibéralisme diabolise les plus faibles et les culpabilise face à leur propre pauvreté et misère...

 

Heureusement, le mythe de “la fin de l'Histoire” s'est déjà écroulé.

L'idéologie de la “prospérité née grâce aux libres marchés”  est trainée dans la boue. La crise économique mondiale ne laisse plus aucune marge pour fonder la moindre illusion nourrie des mensonges des grands patrons.

 

En Grèce, le gouvernement de droite actuellement en place, sous l'impulsion de son premier ministre, M. Karamanlis, a dissous le domaine du service public. Il a contribué à ce que les prix décollent et les salaires stagnent, voir, baissent. Il a pillé les biens sociaux, a cambriolé les caisses de la protection sociale, a condamné des centaines de milliers de personnes à vivre dans la précarité, la pauvreté et l'exclusion sociale. Et pour arriver à ses fins, ce gouvernement s'est incliné devant la boulimie de l'Eglise, il a pratiqué l'anthropophagie de la Justice et de la Police.

 

Ce gouvernement qui pille l'environnement, qui brade le domaine public,

qui humilie le labeur humain, qui tue des réfugiés et assassine des enfants, doit tomber.

Non pas pour que lui succède le parti socialiste, dit PASOK, sous le mandat duquel nous avons vécu l'assassinat, par les mêmes forces de l'ordre, d'un autre adolescent, Michalis Kaltetzas... Non pas pour que lui succède ce parti socialiste qui a voté pour la loi anti-terroriste, piègeant depuis la vie publique et la libre expréssion citoyenne...

 

Ce gouvernement doit tomber car nous n'en pouvons plus,

car nous ne pouvons plus le supporter,

car nous méritons une vie humaine digne de ce nom.

 

 

L'insurrection

 

Le meutre froid d'Alexandros a mis le feu au plus grand mouvement insurrectionnel en Grèce depuis la chute de la dictature militaire, en 1974.

 

Le mouvement d'aujourd'hui est plus important et plus massif, plus suivi - au niveau panhellénique - et plus dur encore que celui du 25 mai 1976, contre la loi 330. Il est plus important que celui de l'Ecole Polytechnique de 1980, il s'avère plus suivi que le mouvement contre l'assassinat de Michalis Kaltetzas en 1985, plus décisif que l'explosion suite au meurtre de Nikos Temponeras en janvier 1991.

 

Cette révolte n'a pas été provoquée seulement par la mort de l'adolescent.

Ce mouvement exprime l'asphyxie, la colère, la haine ressenties par tout un monde - appelé “les précaires” - qui subit, au quotidien, la réalité de l'univers vertueux des nantis : la précarité, le nomadisme salarial et la fléxibilité de l'emploi, les humiliations de toutes sortes, la violence policière sur les places publiques, dans les terrains de football, dans les rues, l'étouffement de tout espoir pour une vie humaine et digne de ce nom.

 

Parmi les milliers de personnes (jeunes ou moins jeunes) qui caillassent les policiers et les comissariats (et parmi les personnes qui attaquent aussi des banques et cassent des commerces - petits et grands – à tort, certes, mais, oh ! combien peut-on énumérer de motifs alimentant leur colère et leur haine aveugles...), parmi ces manifestants, donc, se trouve une grande partie de la jeunesse hellénique, des personnes surqualifiées et sous-employées, des chômeurs, des étudiants, des lycéens et des collégiens, des enfants d'ici ou d'ailleurs, des citoyens politisées à l'ancienne - ou non, qui trouvent l'occasion d'exprimer leur désaccord, leur haine, leur désaveux face aux représentants des forces de l'ordre, aux politiciens, aux riches, aux symboles de la puissance économique, de la ploutocratie, de la marchandisation de la vie. Ils expriment aussi leur haine et leur mépris face à ce qu'ils désirent mais ne possèdent point dans ce système fait de “luxe illusoire” et d' ”hypocrisie prospère”.

 

Dans cet état de choses, mise à part les Anarchistes et les contestataires du pouvoir, qui, par principe, participent, en pionniers, aux heurts contre la police, une grande partie de la gauche radicale a refusé de se placer au côté de l'ordre et de l'obéissance. Ceci est en son honneur. Malgré toutes ses divergeances, malgré toutes ses oppositions aux “casses” et “pillages”, cette grande partie de la gauche radicale, donc, n'a pas “condamné les incidents” et est sortie dans les rues manifester, malgré ou avec les “cagoulés”, criant des slogans tels que : “ils vous parlent de profits et de dommages matériaux, nous vous parlons de coûts en vies humaines...”.

 

Une grande partie de la gauche radicale et de nombreux citoyens ont compris que “l'action précède la théorie...” .

Ils ont haussé sans conditions leurs corps contre la barbarie de la police.

 

Nous voulons espérer que cela va durer.

 

C'est tellement important ce qui se passe actuellement en Grèce, que nous ne pouvons changer d'avis à cause de quelques faits.

 

 

Désobéissance et confrontation

 

De Brixton à Los Angeles, de Gènes à la révolte des Banlieues françaises, heureusement ou malheureusement, de façon bien réelle, les passages et les chemins de la révolte sociale s'avèrent dépendre de l'état général de la société.

Comment serait-il possible qu'il en soit autrement ?

 

L'état de la société, tout comme l'état du mouvement social et de la Gauche (toutes tendances confondues), nous poussent à descendre dans les rues par milliers pour protester contre la mort d'un jeune homme de 15 ans.

 

Or, ceci n'est pas suffisant pour développer un mouvement de lutte défendant un projet politique abouti. Aurions-nous donc une préférence pour les commémorations et les anniversaires ?

 

Il est préférable - et urgent - que nous pensions les chemins et les moyens grâce auxquels ce potentiel social, ce monde pillé et asphyxié qui manifeste depuis cinq jours dans les rues, puisse s'exprimer – par d'autres voies aussi - et donner des résultats qui perdurent.

 

En tant que Réseau athénien pour les Droits citoyens et sociaux, nous participons et soutenons sans conditions la révolte actuelle contre le gouvernement, contre le pouvoir de l'argent et de la police.

 

Nous saluons la colère sociale contre le pillage de nos vies pratiqué par le gouvernement et contre le terrorisme de l'Etat.  Nous saluons la rage des millions de gens face au meurtre d'Alexandros Grigoropoulos, nous saluons la participation de milliers de jeunes et d'adolescents aux sièges de  commissariats de police à travers le pays.

 

Nous sommes :

 

  • contre les déclarations à poigne du Premier ministre,
  • contre l'adoration de la légalité à tout prix, exprimée par l'opposition parlementaire,
  • contre les opérations de “nettoyage” menées par la police,
  • contre les “expressions spontanées” de “commerçants excédés par la situation”, voire, contre les attaques de manifestants par des fascistes  qui épaulent farouchement les agents de police,
  • contre les révérances devant les autorités établies et le maintien de l'ordre que le “Syndicat national des Travailleurs Hellènes” aime à faire,
  • contre les déclarations du parti communiste grec dénigrant ceux qu'il ne peut contrôler
  • contre la déformation de la réalité et contre la calomnie à notre égard pratiquées par les médias - les chaînes télévisées en particulier.

 

Notre réponse est la suivante :

Les combats sociaux ne sont ni innoccents, ni coupables. Ils sont justes.

Si des milliers de personnes portent des cagoules, alors, ils obtiennent un visage !

 

Exarcheia,

Athènes, 9 décembre 2008.

 

Δίκτυο για τα Πολιτικά και Κοινωνικά Δικαιώματα



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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 12:45


Nous sommes Tous des Champignons !


(Jacques Le Glou / Jacques. Lanzmann-Jacques. Dutronc) 



Lettre aux médias des amis d'Alexandros tout frais arrivé d'Athènes :


Nous voulons un monde meilleur.

Aidez-nous.

Nous ne sommes pas des terroristes, des « cagoulés », des « connus-inconnus ».

NOUS SOMMES VOS ENFANTS.

 

Ces « connus-inconnus » ...

 

Nous avons des rêves. Ne tuez pas nos rêves.

Nous avons de l'élan. Ne stoppez pas notre élan.

 

SOUVENEZ-VOUS.

Un temps, vous étiez jeunes aussi.

Maintenant vous cherchez de l'argent, vous n'êtes intéressés que par la vitrine, vous avez pris du poids, vous avez perdu vos cheveux.

ET VOUS AVEZ OUBLIE.

 

Nous attendions votre soutien.

Nous attendions votre attention, nous pensions que nous allions être fières de vous - pour une fois. EN VAIN.

 

Vous vivez des vies fausses, la tête penchée, vous êtes alliénés, rendus au système...

Vous avez jeté l'éponge et vous attendez le jour de votre mort.

Vous n' avez plus d'imagination, vous ne tombez plus amoureux, vous ne créez pas.

Vous vendez seulement et vous achetez.

De la marchandise partout.

L’AMOUR ET LA VERITE ? NULLE PART.

 

Où sont les parents ?

Où sont les artistes ?

Pourquoi ne sortent-ils pas dans les rues ?

 

 

Les amis d'Alexandros

Athènes, décembre 2008.

 

http://athens.indymedia.org/

 

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11 décembre 2008 4 11 /12 /décembre /2008 14:20

Ici, nous essayerons de tenir à jour cette chronologie de la solidarité internationale depuis la mort d’Andréas Grigoropoulos, 15 ans, tué par balles le samedi 5 décembre par l’État grec, et des émeutes qui ont embrasées toute la Grèce depuis.

 

Une Page qui sera mise à jour s'impose : Mise à feu aux poudres depuis Athènes
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7 décembre 2008 7 07 /12 /décembre /2008 16:13

La première réunion publique du "comité de sabotage de l'anti-terrorisme "  s'est deroulée hier samedi 6 décembre à " la Parole Errante" à Montreuil. 



 

Il devait il y avoir une centaine de personnes chez Armand Gatti.   Pour lui, la première arme est le verbe, la parole, les mots. Ce fut plutôt joyeux, informel, et aussi subversif. Beaucoup de prises de parole, des gens venant de coins très différents dont la Corrèze. Gatti a fait un bide après avoir parlé de la longue marche de mao ou il frappait à toutes les portes des paysans qui lui posant la question " mais ils sont où les révolutionnaires ", mao répondant en les pointant du doigt un , " c'est toi le révolutionnaire ", puis poursuivant chez les voisin. Gatti fini en proposant comme acte de sabotage de "planter des arbres". Ça n'a pas été compris.

 

 

En introduction, il a été rappelé de manière fort pertinente qu'est-ce que le sabotage. (ce n'est pas creuser des sabots même si ça vient de là). Que la grève par exemple est un acte de sabotage, qu'appliqer le règlement à la lettre aussi. Que tous ce qui vient gripper l'infernale machine peut être pris pour un acte de sabotage.

 

Il fut remarqué que la construction (ou la résurrection) d'une mouvance anarcho-autonome ... a commencée avec les inculpés de Vincennes, puis vint l'histoire d'Isa, Juan, Damien et les autres, Vierzon mis en relation avec le feu de joie manqué devant la mairie du 18 et le rapprochement fait avec les manifestants devant le CRA de Vincennes.  Et enfin " le coup de j'arnaque"  à Tarnac. La mouvance francilienne devient internationale.

Coupat  a droit a un chef d'inculpation supplémentaire lui valant les assiettes (ben, les Assises quoi!) : " Direction d'une cellule terroriste " et risque 20 ans de réclusion. Les 9 sont inculpés de "association de malfaiteurs en relation avec avec une entreprise (pourquoi pas une holding) terroriste et risquent 10 ans. En rabe, ils ont tous  écopé d'une inculpation pour "destruction en réunion" ou équivalant.

 

Les inculpations de "ass avec une entreprise terroriste" dont l’intitulé exact parle d'intention, de participation en vue de ... (Loi Perben II  et article 421 (1) et 421 (2-1 du code pénal)  tombent à tout va. Ce chef d'inculpation est le même dans les 3 affaires.

 

Il a été rappelé que de fait, toutes les personnes présentes au rassemblement chez Gatti ce soir là pouvaient donc tomber sous ce chef d'inculpation de part leur simple présence .

 

 

Pour le moment, on ne sait pas de quelle manière les inculpés de Tarnac veulent être soutenus.

Coupable ou pas ce n'est pas la question. On ne connait pas leur(s) système(s) de défense .
De part leur interdictions de communiquer entre eux, c'est un peu difficile.

Julien Coupat est à la Santé, sa compagne  Yildune Levy à Fleury-Mérogis.

 

 

Un comité existe à Paris. Pour l'instant il a juste une adresse mail : comiteparis@yahoo.fr

 

http://www.soutien11novembre.org/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=20&Itemid=33&lang=fr

 


Le comité de "soutien11novembre" appelle les collectifs et individus voulant soutenir les inculpés à se manifester auprès d'eux.
 

http://www.soutien11novembre.org/

 

Des habitants de Tarnac voudraient que l'on bombarde le conseil régional de Corrèze (de fax, lettres, mails ...)  suite à l'annulation de la subvention de 4000 euros qui a été sucrée à l'épicerie du village qui risque d'y laisser sa peau sans J. Coupat.

 

Enfin, je ne vous recommande pas l'article de Michel Onfray dans le num 11 de Siné Hebdo  et sa distinction du sabotage positif et du sabotage négatif et son analyse toute personnelle du livre " Le sabotage" d'Emile Pouget. Mais c'est un sujet de réflexion !

Si vous avez raté le début de ses affaires vous pouvez lire :

Soutien aux inculpés du 11 novembre
écouter :
Tarnac sur France Culture
et lire sur ce blog :
Nous sommes tous des Terroristes ! Nous sabotons à tout va !

Suite des initiatives à Paris - le comité de Paris - comiteparis@yahoo.fr

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6 décembre 2008 6 06 /12 /décembre /2008 00:19
Journée nationale d'action pour Gaza le 6 décembre 2008. TOUS A PARIS !


Solidarité Gaza Palestine : Contre le Blocus et les Crimes de Guerre d'Israel : Manifestation le samedi 6 décembre 2008 à 15h Place Denfert Rochereau (Métro Denfert Rochereau)






















L'Association des Palestiniens en France (APF) communiquait hier que la Préfecture de Paris voulait interdire la manifestation pour Gaza, demain samedi 6 décembre, à Paris.

Raison de plus pour s'y rendre, le plus nombreux possible !

Nous confirmons donc que la manifestation de solidarité avec GAZA partira bien le samedi 6 décembre à 15h de la Place Denfert Rochereau, puis empruntera le Boulevard Saint-Michel ainsi que le Boulevard Saint-Germain pour arriver à l’Institut du Monde Arabe, où l’on dénoncera aussi la normalisation et la collaboration de certains régimes arabes avec la puissance occupante, dont principalement l’Egypte.

Venez avec vos drapeaux et votre ras-le-bol !
A demain,

ISM-France



Texte de l'appel :

Jusqu’à quand nous tairons-nous devant la mort lente subie par la population de Gaza (1.500.000 personnes) depuis janvier 2006 suite au blocus terre-air-mer imposé par la puissance coloniale sioniste, qui peut compter sur la complicité de l’Union Européenne et de la France et sur la collaboration active de certains Etats arabes tels que l’Egypte, en vue de mettre les Palestiniens à genoux.


En conséquence de cette guerre :

80% de la population de Gaza vit en-dessous du seuil de pauvreté,

1.100.000 personnes dépendent des aides humanitaires,

60% des enfants souffrent de malnutrition,

260 personnes sont mortes soit parce qu´elles ont été empêchées d´aller se faire soigner à l´étranger, soit par manque de médicaments.

Le taux de chômage atteint 65%, 97% des usines et des ateliers ont cessé de travailler,

le revenu par personne est de 443 euros par an, soit 1.36 euros par jour.

La liberté de circulation entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, Jérusalem et le monde extérieur est bloquée,

plus de 1.500 cargaisons et containers de matières premières sont détenus dans les ports israéliens,

les projets de construction et de développement des hôpitaux,

des cliniques et d´établissements éducatifs sont suspendus et les coupures de courant dépassent les 10 heures par jour.

MANIFESTATION
SAMEDI 6 DECEMBRE 2008
DEPART 15 HEURES

METRO DENFERT ROCHEREAU
JUSQU'A L’INSTITUT DU MONDE ARABE



Premiers signataires :
Association des Palestiniens en France (Al Jaliya),
Comité palestinien pour le Droit au Retour,
ISM France,
Euro-Palestine
Ijtihad,
Forum social des quartiers populaires,
Convergence des causes,
IJAN,
Collectif pour la libération de Georges Abdallah,
AGEN,
SRF
Union Juive Française pour la Paix (UJFP),
Union Générale des Etudiants de Palestine (GUPS),
(Association d'Etude) Yechouroun Judaïsme contre Sionisme
Comité de Lutte contre la Barbarie et l'Arbitraire (France),
Groupe "La Conscience",
IRC (immigration Repère et Citoyenneté),
CPCP (Collectif Paix Comme Palestine),
Enfants de Palestine,
ADETRA, syndicat indépendant suisse,
Collectif Mâconnais pour la Paix au Proche Orient,
l’AIAPEC - Association pour une Information Alternative Populaire, Educative et Citoyenne,
VPK - Vlaams Palestina Komitee - Belgique
CODIP vzw - Belgique

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4 décembre 2008 4 04 /12 /décembre /2008 10:34
Paru sur le blog de linter :

  A l'audience en appel, deux interventions sur le fond ont pu convaincre la cour

Un juriste, qui a témoigné sur le fond. Jean-Marc a respecté les règles de la semi-liberté. La révocation avec toutes ses conséquences est sans commune mesure avec les faits reprochés.
Un linguiste, qui a analysé de nouveau la phrase incriminée.

Lors de l'audience, les journalistes,

tellement partie prenante de la réincarcération de Jean-Marc par la campagne impressionnante menée sur l'interview et qui a servi de prétexte à la levée de la semi-liberté, étaient remarquablement absents. Peut-être était-ce mieux comme cela. On en revenait au fond.


- Tous ceux publiés depuis la levée de la semi-liberté dans la rubrique libération, et en particulier: "Que signifie la révocation de la semi-liberté de Jean-Marc Rouillan".
- Et les articles consacrés à ou de Jean-Marc sur linter, en particulier: "Le pays du dedans", magnifique texte sur la prison et "Comment il a vécu l'attente" qui nous ramène à la décision il y a presque un an de semi-liberté ...

Rappelons aussi puisque nous sommes le premier jeudi du mois:
le rassemblement ce jour aussi devant l'AP



Georges Cipiani a inauguré la nouvelle loi sur la rétention de sureté.
Il est passé par le CNO. Il a subi les entretiens divers.
Et il inaugure aussi, la toute-puissance du pouvoir sur les délais de réponse.
"Hors tous délais" comme il le dit lui-même.

Aujourd'hui, nous nous rassemblons devant l'AP comme tous les mois pour la libération des prisonniers d'Action directe. Il est important que nous soyons présents.

linter


Georges Cipriani : le régime d’exception doit cesser !

Après plus de 20 ans de prison, libérable déjà depuis 3 ans, Georges Cipriani déposait il y a plus d’un an une nouvelle demande de libération conditionnelle.


La décision aurait dû lui être signifiée dans les six mois, soit au plus tard en mai dernier, mais la loi Dati sur la rétention de sûreté lui fut appliquée rétroactivement, avant même la publication des décrets d’application d’une loi adoptée dans la précipitation. Ainsi, en juin-juillet, il a été placé pendant six semaines au Centre national d’observation de Fresnes et soumis aux examens multiples d’« experts » prétendant juger de sa « dangerosité ».


La Commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté avait soi-disant deux mois pour rendre son rapport. Son dossier aurait dû être examiné le 5 septembre ; il ne l’a pas été. Ne doutant pas de sa toute-puissance, le pouvoir en place n’hésite pas à bloquer ou à retarder illégalement la procédure et Georges Cipriani ne sait toujours pas quelle sera la date de l’audience.


Les effets de la vengeance d’État vont à l’encontre de l’esprit de la loi, en fragilisant les projets de réinsertion des prisonniers : le logement trouvé par Georges Cipriani est-il toujours disponible ? L’employeur qui était prêt à l’embaucher l’est-il encore, plus d’un an après que le dossier a été monté ?


En attendant, Georges Cipriani aura quand même passé une année supplémentaire en prison...


Régis Schleicher se trouve dans la même situation, après, lui, plus de 25 ans de prison !


Pour dénoncer cet acharnement, soyons nombreux au rassemblement de solidarité


Jeudi 4 décembre, de 18 h à 19 h

En face de la direction de l’Administration pénitentiaire,

carrefour rue de la Verrerie - rue du Renard
Paris 4e
(métro L1-L11 Hôtel-de-Ville).


voir aussi toujours sur le blog de linter :

"Georges Cipriani - Près de 22 ans en prison et "Penser pour résister"

Pour consulter le blog de linter : linter.over-blog.com

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2 décembre 2008 2 02 /12 /décembre /2008 20:25

Une émission datant du 22/11/2008   - M.A.M y va franchement  dans ses affirmations d'hallucinée paranoïaque- Les proches témoignent - L'avocat des accusés nous raconte - Christophe Bourseiller nous recadre un peu - Eric Hazan des Eds. " La Fabrique "nous donne sa vision des faits et plus encore ... 
( 11 mns environ).

Aujourd'hui, 02/11, 2 inculpés sur les 9 (J.Coupat et sa compagne) ont été incarcérés, tous restent mis en examen. J.Coupat est à la Santé, Y.Levy à Fleury-Mérogis. . . Vous pouvez leur écrire .


sur France Culture le 22/11/08



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30 novembre 2008 7 30 /11 /novembre /2008 21:58

 

«Et le rouge resterait toujours au fond», dit Chris Marker

 

En prison, il y a une expression pour  les décrire : « ils sont sans cadavre ». En prison, loin des rhétoriques militantes ou judiciaires, on a le sens du résumé factuel. Sans cadavre mais avec perpétuité, faut-il ajouter. Leurs noms, vous les avez peut-être oubliés, si vous les avez jamais connus : Régis Schleicher, George Cipriani, Action directe.

 

 

"Le fond de l'air est rouge" de Chris Marker 

 

Mardi 25 novembre, on apprenait que Christian Klar, membre de la RAF, non-repenti affirmé, qui vient de purger 26 ans de prison après avoir été condamné, entre autres,  pour son implication directe dans les meurtres d’un procureur fédéral, d’un banquier, et du patron des patrons allemands, Hans  Martin Schleyer, sera remis en liberté parce qu’un « état de droit doit savoir renoncer à la vengeance ».

 

Jeudi 27 : le Tribunal d’application des peines antiterroriste statue sur le sort de Jean-Marc Rouillan. Après examen attentif de son interview à l’Express (voir il sera décidé de le renvoyer en prison pour deux années supplémentaires, ou de lui réaccorder le régime de semi-liberté qui était le sien depuis quelques mois.)

Afin d’éclairer les magistrats sur la teneur réelle de l’article, l’avocat de Rouillan, Me Jean-Louis Chalanset, en a appelé à l’analyse d’une linguiste. Politiques, avocats et intellectuels se sont mobilisés (1).

 

 Jeudi, pour Régis Schleicher et George Cipriani, le premier ayant passé un quart de siècle en prison, il ne s’est rien passé.

 

    Entre militants et justice, le choc est frontal. Les premiers assument une responsabilité collective, et partant, ne discutent pas les faits, la seconde est censée s’attacher aux faits comme aux responsabilités individuelles. Disons que parfois, la justice cède  à la tentation du lot, notamment en ce qui concerne les peines. Surtout lorsque ni les accusés, ni leurs avocats, muselés par le silence de leurs clients, ne vont ferrailler.

 

Ainsi donc, en juin 1987, en compagnie de deux autres co-accusés, Régis Schleicher comparaît-il devant la cour d’assises spéciale pour y répondre de la fusillade de l’avenue Trudaine.

Inutile de préciser que l’argumentaire ci-dessous n’est pas celui de l’intéressé, et ne l’a jamais été. Mais , vingt-cinq ans après, il est parfois bon de rappeler quelques faits élémentaires. En 1983, activistes italiens et français ont rendez-vous avenue Trudaine. Contrôle policier de routine, et en trois minutes, l’histoire du groupe bascule. Deux policiers viennent d’être tués, une troisième  est grièvement blessée ( M.Ade ... ).

Petit problème au procès, tout de même. Les nombreux témoignages, les expertises, tout indique qu’aucun des trois accusés n’a tiré.

 

Régis Schleicher, fils de syndicaliste engagé très tôt dans l’extrême-gauche au moment où celle-ci se délite, se tait. Lorsqu’on l’arrête en 1984, il  27 ans.

En 1987, il est condamné une première fois à la réclusion criminelle à perpétuité, pour « complicité de tentative d’homicide », incrimination alambiquée, qui se décode : il en était, de toute façon.

Quelques années plus tard, deux militants italiens sont jugés, dans leur pays, pour la fusillade Trudaine, qui n’est que l’une des charges qui pèsent sur eux. Ils sont condamnés. L’un des deux, F.F., est depuis un certain temps en liberté..

 

Un an plus tard, il est condamné à la même peine pour sa participation à un braquage avenue de Villiers, qui a fait un mort, côté braqueurs ( il s'agit de Ciro Rizzato militant des COLP .ndlr). Cette fois, il s’agit de « tentative de meurtre ».

 

Jamais Schleicher n’a dit un mot sur ses condamnations.

Mais, puisqu’il est en train de battre tous les records de détention action Directe, tout de même…C’est donc depuis sa cellule – il est alors, comme d’autres, abonné permanent des quartiers d’isolement des prisons – qu’il assiste à la suite, puis la fin d’Action directe, y compris les assassinats de Besse et Audran.

 

Lorsque s’achève sa période de sûreté, en 1999, il se trouve depuis de longues années à Clairvaux, la plus vieille des centrales françaises, plantée en rase campagne troyenne. Il présente alors un dossier de libération conditionnelle comme en rêvent les Juges d’applications des peines.

   Logement, examen du syndicat des correcteurs, qui s’engage par écrit à lui fournir du travail. Par trois fois recalé, il se joint en 2002 à une tentative d’évasion – soit deux portes explosées et dix minutes de sortie sur les toits de la centrale de Moulins : « j’éviterais ainsi l’inanité de constituer des projets de réinsertion dépourvus de sens », avait-il écrit au juge. En 2004, il se verra condamné à cinq années de prison supplémentaires ; un tarif plancher. Peut-être est-il apparu aux juges qu’en effet, les rejets absurdes et répétés de libération  conditionnelle peuvent donner des envies de sauter les murs.

 

Régis Schleicher, côté média, est du genre taiseux. En 25 ans, il n’a guère répondu que deux fois à des questions écrites, celles de Raphaelle Bacqué, du Monde, et celles de Dominique Simonnot,  à Libération, en 2005.

Il vient  alors  de recevoir une quatrième décision du tribunal d’application des peines. Six pages enthousiastes, une expertise psi ravie de l’absence d « impulsivité et instabilité » du sujet et un magistrat bucolique qui cite un extrait de lettre du détenu, «  vivre à la campagne, s’asseoir au bord de la rivière et regarder l’eau… ».  A croire que le TAP en a conçu un véritable attachement pour le prisonnier : il refuse une nouvelle fois de le libérer, puisqu’il a essayé de s’évader  car on ne le libérait pas, si vous me suivez.

   A Libération, Régis Schleicher fait une déclaration qui va lui coûter cher. « A 20 ans de distance, dit-il, force est de constater que l’hypothèse que nous défendions a failli. A moins d’obnubilation, de cécité intellectuelle et d’incapacité à comprendre le mouvement des choses, il convient d’accepter que le mouvement révolutionnaire et le mouvement social nous ont donné tort ». Puis : « De part et d’autre, la mort, le poids de l’absence, des existences brisées, la souffrance des proches. Le bilan humain est lourd. Dans tous les cas, la responsabilité des morts est la nôtre et dans « nôtre » il y a aussi mienne ». Il se réaffirme communiste.

 

Seul, parmi les intellectuels, Chris Marker aura relevé ces propos, qu’il cite en préface à la nouvelle édition du Fonds de l’air est rouge : « il est d’ailleurs incroyable que la seule autocritique intelligente et digne d’Action directe soit passée pratiquement inaperçue », écrit-il (voir aussi là).

 

Inaperçue, mais pas de tous. Pour nombre de « camarades », à commencer par ceux qu’on appelle les « quatre d’AD », Schleicher , vingt et un ans de prison, a trahi. Plus surprenant, il en va de même ou presque parmi ceux qui, tout en précisant d’entrée qu’ils condamnent les faits et gestes d’Action Directe, demandent la libération des prisonniers. Urgences réelles vu l’état de santé de Joëlle Aubron (morte en 2006) et Nathalie Ménigon,  effet pervers des appellations : quatre, ce n’est pas cinq. Le nom de Schleicher n’est plus mentionné que pour la forme, parfois..

 

Le quatrième, George Cipriani, n’est guère mieux loti. On sait si peu sur cet ouvrier engagé dans le mouvement libertaire entré dans Action directe à hauteur de clandestinité et qui n’est apparu publiquement que lors de ses procès.  Le naufrage psychique qui était alors le sien faisait de lui un absent de son propre procès.  Deux perpétuités, lui aussi, et 18 ans de sûreté ( pour complicité, la complicité étant le le mot-clé pour recouvrir le flou des enquêtes ) avec détour pendant de longs mois par l’hôpital psychiatrique. George Cipriani, c’est l’homme entre virgules, dont le nom arrive lorsqu’on a cité les autres, et qu’on oublie aussitôt.

 

Jeudi, devant le palais de Justice de Paris, les soutiens qui avaient fait le déplacement se sont abstenus de sortir tout rappel d’Action directe. Jean-Marc Rouillan ne souhaite plus voir son nom y être associé. Ce sera dur.. Besancenot, lui, a fait un passage rapide.  Les magistrats délibèrent, analyse sémantique qui pourrait prendre jusqu’à deux mois…

 

Mais on ne délibère ni sur Régis Schleicher, ni sur George Cipriani.

 

 

Depuis 2005, Régis Schleicher a publié un roman, Les pacifiants (2), sur la fraternisation entre soldats en 1914-18, un itinéraire au bout de l’utopie ( je me borne à citer la quatrième de couverture, ne l’ayant pas lu entièrement encore). Puis il en a écrit un autre, Contes. Une femme l’attend. Il a un travail. Comme depuis dix ans…

George Cipriani, là-bas dans sa prison alsacienne, a tissé des liens avec des alternatifs locaux, et souhaiterait rester dans la région, pour être près de sa fille, qui vit outre-Rhin.

 

L’un et l’autre ont comme chaque année déposé leur demande. La septième, en ce qui concerne Régis Schleicher.

En août dernier, ils ont étrenné la nouvelle loi Dati sur la libération conditionnelle et été expédiés au Centre National d’Orientation de Fresnes, pour y être soumis à divers examens. On a dû aller vite, au ministère, car on a oublié de spécifier dans quels délais la commission devait se prononcer… Un décret du 3 novembre dernier est venu réparer l’oubli. Il n’y  en plus, de délai.

    

   Et donc, alors que tous les détenus passés par le CNO  avec Schleicher et Cipriani ont reçu leurs réponses,  il attendent toujours.

 

Décembre, janvier ? Le Tribunal d’application des peines antiterroriste envisage de faire un lot, allez hop, Action Directe Lyon ( autre groupe dont l’histoire, le parcours et les condamnations n’ont rien à voir )-( E. Balandras, M. Frérot  et consort. ndlr). Le lot, on le sait, ne tourne pas souvent à l’avantage de ceux qui en font partie… Le lot, c’est même le contraire du principe de l’individualisation des peines, si chère à notre droit.

 

« Pour lui comme pour d’autres », écrit Chris Marker, « le fond de l’air était, serait toujours rouge. »

 

Et le rouge toujours resterait au fond.

 

On est au rouge, en effet. Peut-être serait-il temps d’en revenir au droit. Lors de l’affaire Marina Petrella des Italiens s’étonnaient sur Mediapart : comment pouvez-vous nous juger, alors que vous faites pire ici en France ? Peut-être serait-il temps d’en revenir aux basiques d’un état qui, comme disent les Allemands, « doit savoir renoncer à sa vengeance ».

 

 

  Photos :

Les deux photos de la centrale de Clairvaux sont extraites du travail réalisé en 2001-2002 par Eric Aupol, récemment exposé à la Maison européenne de la photographie.

TC, le détenu qui figure sur l’une d’entre elles, et avec lequel le photographe avait noué des liens, s’est suicidé peu de temps après sa libération.



 (1) De nombreux avocats pénalistes, des intellectuels et artistes, au nombre desquels Mouloud Aounit, Daniel Bensaïd, Yves Boisset, Gilles Perrault, Tardi, Bernard Langlois, Jean Marboeuf, Gérard Mordillat, etc, ainsi que des personnalités espagnoles et italiennes. Un tract a été distribué, signé notamment de  AL, Les Alternatifs, LCR, NPA, PCF, Les Verts (commission Justice) ; AGEN, Collectif Georges Abdallah, Droits devant!!, Libérez-les!, NLPF!, Ras les Murs, SRF, US Solidaires, Sud éducation Paris... 

 (2) Les pacifiants, Régis Schleicher, Chez E-dite, 18 euros 

 

 

 

Publié sur Mediapart : http://www.mediapart.fr

 

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