Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : " Hé, Toi le Noir ! Hé, Toi le Rouge ! "
  • : Blog d'information non dogmatique, totalement subjectif, en maturation permanente et de tendances orientées.
  • Contact

Archives

/ / /

STOP A L’ENFICHAGE POLITIQUE ET AU FLIQUAGE DE NOS VIES

 

Par un décret du 27 juin 2008, le premier ministre autorise la création d’un fichier joliment dénommé EDVIGE pour (« Exploitation Documentaire et Valorisation de l’Information Générale »).

 

Ce fichier a pour finalité de « centraliser et d’analyser les informations relatives aux personnes physiques ou morales ayant sollicité ou exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui jouent un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif... », « de centraliser et d’analyser les informations relatives aux individus, groupes, organisations et personnes morales qui, en raison de leur activité individuelle ou collective, sont susceptibles de porter atteinte à l’ordre public ; de permettre aux services de police d’exécuter les enquêtes administratives qui leur sont confiées en vertu des lois et règlements, pour déterminer si le comportement des personnes physiques ou morales intéressées est compatible avec l’exercice des fonctions ou des missions envisagées. » L’article 2 de ce décret précise que pourront être enregistrés dans ce fichier « les personnes physiques âgées de treize ans et plus. ».

 

Les données seront conservées pour une durée de 5 ans (renouvelable) à compter de l’enregistrement ou de la cessation de fonctions et concerneront, au delà des éléments d’état civil, d’adresse et de téléphone, les informations fiscales et patrimoniales, l’immatriculation des véhicules, les « signes physiques particuliers et objectifs, photographies et comportement , les données relatives à l’environnement de la personne, notamment à celles entretenant ou ayant entretenu des relations directes ou fortuites avec elle. »

 

En quelques articles tout est dit : Après un arsenal de lois liberticides prévention de la délinquance, peines planchers, rétention de sûreté, lois sur l’immigration..., après un train de réformes antisociales (retraites, protection sociale, chasse aux chômeurs...), l’Etat se dote clairement de l’outil de contrôle et de dissuasion des éventuelles résistances à ces mesures.

En fichant les individus susceptibles de porter atteinte à l’ordre public (donc nul besoin de fait avéré, la suspicion suffit) à partir de treize ans, l’Etat bourgeois choisi une nouvelle fois la réponse sécuritaire à une dégradation générale de la situation sociale et aux résistances collectives.

Nous devons refuser la mise en place d’un tel outil qui constitue un pas de plus vers une organisation totalitaire de la société.

 

CRISTINA, (« Centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire et les intérêts nationaux ») l’autre fichier de la sécurité intérieure, doit être dénoncé et abandonné.

 

Sans aucun débat public, ce fichier commun aux Renseignements Généraux et à la DST désormais réunies au sein d’une même agence de renseignements : La Direction Centrale au Renseignement Intérieur, vient d’être « légalisé » par décret.  « Légaliser » est un bien grand terme puisque le recensement de la plupart des informations nominatives qui figureront dans ce fichier est formellement interdite par la loi Informatique et Libertés, sauf... si « la sureté de l’État » est en jeu. Il inclura, en effet, des renseignements identitaires non seulement sur les « suspects » susceptibles de « troubler l’ordre public », mais aussi toutes les notes propres au travail de renseignement comme les opinions politiques, religieuses, la sexualité, les origines ethniques, les appartenances syndicales et associatives. Les personnes mineures ne seront pas épargnées non plus puisque Edvige ciblera également les jeunes à partir de 13 ans.

 

On peut se demander aujourd’hui si l’État fait encore une quelconque différence entre « suspect » et « délinquant », entre « capable du fait » et « condamné ». Et si l’atteinte hypothétique à la « sûreté de l’État » – incluant des actes tels que aider les enfants de sans-papiers, rester solidaire des prisonniers révolutionnaires emprisonnés, se rebeller contre une autorité policière excessive, ou ne pas vouloir d’OGM dans son assiette – peut, dans une soit disant démocratie, servir de prétexte à la constitution d’un tel fichier. Il n’est pas sans rappeler les fiches du ministre Foucher qui comportait renseignements, dénonciations et calomnies sur tout individu suspecté de ne pas être un bon sujet de l’Empire.

Nous pouvons déplorer à nouveau l’impuissance de la CNIL  à empêcher la constitution d’Edvige. Elle est largement due aux modifications de la loi Informatique et Libertés avalisées par son rapporteur et Président Alex Turk et à sa dépendance financière aux deniers de l’État. Notons également l’absence de réaction du Conseil d’Etat, qui a forcément été consulté sur un tel texte.

La seule attitude réellement démocratique consiste à s’opposer massivement à ce fichage abusif et dangereux, qui nie à une certaine catégorie de personnes tout droit, en particulier à la vie privée, le droit de penser, d’écrire, de communiquer. Les militants contestataires, les personnes, délinquantes avérées ou potentielles sont des citoyens  comme les autres auxquels sont dus ces droits fondamentaux.

Exigeons de faire valoir ces droits et la suppression des fichiers Edvige et Cristina.

 

« Construire et défendre la solidarité de classe internationale ! Refouler leurs offensives ! »

 

Ne nous laissons pas faire.                                         La solidarité est une arme.

 

 

Partager cette page
Repost0