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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 21:56

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  Inculture(s) 1:

 " L'Education Populaire, monsieur, ils n'en ont pas voulu ! "

                          ... ou une autre histoire de la culture ...

 

 

        C’est ce qui m’est arrivé. Et c’est l’histoire que je vais vous raconter.
Quand je dis: «J’ai arrêté de croire à la culture», entendons-nous bien, c’est idiot comme phrase!
Non, j’ai arrêté de croire, pour être très précis, en cette chose qu’on appelle chez nous «la démocratisation culturelle...
C’est l’idée qu’en balançant du fumier culturel sur la tête des pauvres, ça va les faire pousser et qu’ils vont rattraper les riches !
Qu’on va les «cultiver» en somme. Voilà, c’est à ça que j’ai arrêté de croire.
Je faisais ça dans les banlieues, c’est là qu’ils sont souvent, les pauvres. ..Et donc, je leur balançais des charrettes d’engrais culturel, essentiellement sous forme d’art contemporain et de «création». Il y a beaucoup de fumier dans l’art contemporain.
De la danse contemporaine, du théâtre contemporain, de la musique contemporaine... pour les faire pousser.
On parle aussi de réduction des inégalités culturelles ou «d’ascension sociale» par la culture.
Mais j’ai compris bêtement un jour que les riches avaient les moyens de se cultiver toujours plus vite...

C’est là que j’ai arrêté de croire.

Un philosophe aujourd.hui oublié, Herbert Marcuse, nous mettait en garde : nous ne pourrions bientôt plus critiquer efficacement le capitalisme, parce que nous n'aurions bientôt plus de mots pour le désigner négativement.

30 ans plus tard, le capitalisme s'appelle développement, la domination s'appelle partenariat, l'exploitation s'appelle gestion des ressources humaines et l'aliénation s'appelle projet.
Des mots qui ne permettent plus de penser la réalité mais simplement de nous y adapter en l'approuvant à l'infini.
Des «concepts opérationnels» qui nous font désirer le nouvel esprit du capitalisme même quand nous pensons naïvement le combattre...
Georges Orwell ne s'était pas trompé de date; nous avons failli avoir en 1984 un «ministère de l'intelligence ».
Assignés à la positivité, désormais, comme leprévoyait Guy Debord : « Tout ce qui est bon apparaît, tout ce qui apparaît est bon. »


Inculture(s)1 à Avignon

et
Inculture(s) 2:

Inculture(s) II - Une autre histoire de l'éducation

image
2009 - Franck Le Page

148 minutes

« Et si on empêchait les riches de s'instruire plus vite que les pauvres ? » ou
« comment j'ai raté mon ascension sociale »

Quels sont les fondamentaux de l'Éducation Nationale ? À quoi sert-elle ? Y a t-il eu des alternatives ? Quelles perspectives pour l'Éducation Nationale ?
« En 1792, la Convention auditionne le rapport du marquis de Condorcet sur l’instruction publique. Qui se souvient des autres projets d’éducation, dont celui de Mirabeau, de Talleyrand, et celui de Lepelletier de St Fargeau. A la différence de ce dernier qui organisait vraiment les conditions d’une égalité des apprentissages et des savoirs, le plan de Condorcet comporte un fort risque d’élitisme et une différenciation des citoyens par le savoir, difficulté habilement contournée par le recours ambigu au concept de “méritocratie”. Deux siècles et 182 ministres plus tard, on pose toujours la question : “Comment concilier égalité des savoirs et méritocratie ?” On ne le peut pas ! La méritocratie et l’égalité sont inconciliables ! Ce sont deux principes opposés et il faut nécessairement choisir, le comble de la perversité étant de choisir la méritocratie en faisant semblant de désirer l’égalité. »


Après inculture 1 qui décortiquait le mensonge qu'est ce concept gouvernemental de « Culture », Franck Le Page met en perspective le système d'éducation en France. Partant des projets d'éducation émis suite à la révolution de 1792, il nous montre combien l'Éducation Nationale comporte en elle les conditions de la reproduction des inégalités sociales et combien il est plus que nécessaire de mettre son nez dans les évolutions à venir.
Ce petit conte politique est matière à réflexions couplées à de bons moments de rigolade !

Quels sont les fondamentaux de l'Éducation Nationale ? À quoi sert-elle ? Y a t-il eu des alternatives ? Quelles perspectives pour l'Éducation Nationale ?
Après « Inculture(s) 1 » qui décortiquait le mensonge qu'est ce concept gouvernemental de « Culture », Franck Le Page met en perspective le système d'éducation en France. Partant des projets d'éducation émis suite à la révolution de 1792, il nous montre combien l'Éducation Nationale comporte en elle les conditions de la reproduction des inégalités sociales et combien il est plus que nécessaire de mettre son nez dans les évolutions à venir.
Ce petit conte politique est matière à réflexions couplées à de bons moments de rigolade !

à télécharger  ---> http://www.scoplepave.org/conf_incul_2.php
ou là en streaming :


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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 22:31
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13 décembre 2008 6 13 /12 /décembre /2008 19:47

suite à

la 1ère réunion publique du "comité de sabotage de l'anti-terrorisme "à la Parole Errante"

 

Communiqué du comité de Paris

11 novembre au matin, les usagers du rail sortent de la terreur : on vient d'arrêter les « commandos anti-TGV ». Michèle A.M. parade, sa belle prise est exposée par les médias, embarqués depuis le début dans l'opération. Deux jours plus tard, on semble plutôt reprocher aux interpellés d'avoir eu « l'intention » de commettre de tels actes. Ainsi allaient-ils finalement pouvoir devenir une sorte de « cellule », appartenant à une « nébuleuse », qui s'en serait, tôt ou tard, pris aux vies humaines. Magie de l'antiterrorisme : à mesure que les faits se dématérialisent, l'affaire s'aggrave.

La lutte antiterroriste ne s'intéresse pas tant aux actes qu'aux sujets qui pourraient les commettre. Un sujet, cela se fabrique. A partir de vies bien réelles, avec leurs particularités, leurs habitudes, leurs liens. Ces liens constituent d'ailleurs un objet d'investigation privilégié. C'est ainsi que la police construit une « mouvance », un « réseau», ou n'importe quel autre chien de mot signifiant une appartenance diffuse. Ce type d'objet a toujours convenu aux méthodes de la flicaille. Il offre un caractère inépuisable qui fait tout son charme. Les enquêtes n'ont plus de fin, elles sont extensibles à volonté, la menace est permanente, omniprésente.

 Fabriquer un sujet terroriste, cela consiste en des procédures concrètes. Annoncer des menaces futures, leur fabriquer des appellations. Faire arrêter neuf personnes au petit matin,  par des flics cagoulés, armés jusqu'aux dents. Les conduire dans des locaux spéciaux. Là, les garder quatre jours en cellule. Quatre jours ponctués d'interrogatoires nombreux et interminables, aux termes desquels n'importe qui serait prêt à avouer que sa grand-mère a conçu les attentats contre le World Trade Center. Pas d'avocat, si ce n'est à la fin, quand on aura eu le temps de les questionner sur ce qui est essentiel dans cette affaire : ce qu'ils vivent, ce qu'ils lisent, qui ils fréquentent, avec qui ils baisent. Il faut savoir s'ils ont manifesté, un jour, à Vichy, s'ils ont compris ou commis quelque ouvrage et pourquoi ils n'habitent pas, seuls, dans un appartement, mais vivent et s'organisent ensemble. Il n'y a plus alors qu'à extraire de cela les éléments adéquats et les retraduire dans le jargon de l'antiterrorisme. Produire ainsi, assortie de détails pittoresques, l'image de neuf clandestins, organisés en cellule, disposant d'un chef, et s'abreuvant d'un manuel de lutte armée.

Qu'importe que le fameux bréviaire secret se trouvât déjà en possession de plusieurs milliers de lecteurs, qui avaient pu se le procurer dans n'importe quelle librairie. Qu'importe qu'il fût impossible même aux journalistes venus accréditer cette thèse de confirmer tant soit peu ce portrait de clandestins reclus, coupés du monde. Le terme de « terrorisme » a le pouvoir de changer l'eau en vin, et pour ceux à qui on l'applique, chaque aspect de l'existence devient l'objet de soupçons si ce n'est une preuve accablante.

La réalité à partir de laquelle on a construit ici des terroristes, cette réalité, la justice peut toujours la trouver criminelle ; pour notre part, nous trouvons encore heureux que 3000 personnes s'opposent physiquement à la tenue d'un sommet ministériel sur l'immigration à Vichy, et honorable d'être solidaires de ses amis en garde à vue.

La SNCF recensait en 2007 vingt-sept mille actes de malveillance contre son réseau ferré. Le sabotage à proprement parler est un acte encore banal, dans toute grève bien menée – et le mouvement cheminot de l'automne dernier est encore venu le rappeler. Pour autant, et malgré la vive terreur que semble provoquer un blocage efficace du trafic ferroviaire, on n'avait pas encore brandi, dans de tels cas, la catégorie « terroriste », et l'arsenal judiciaire et policier exceptionnel qui l'accompagne. Ce qui s'est passé le 11 novembre est une provocation objective, qui a valeur de test. Il va de soi que si l'affaire s'éteint doucement dans le silence, tandis que croupissent en prison ceux qu'on a si grossièrement désignés à la vindicte universelle comme terroristes, rien n'empêchera que ce silence soit interprété comme un assentiment général donné au procédé, et à ses applications à venir. Ici, comme en Italie, en Allemagne, aux Etats-Unis, il est clair que l'antiterrorisme n'est pas une série de lois d'exception que chaque pays s'accorde mais bien la base d'un nouveau régime de gouvernement mondial.

Nous annonçons la création d'un comité de soutien à Paris.

Il visera à soutenir matériellement et moralement les 9 personnes arrêtées le 11 novembre, dont 2 sont encore aujourd'hui en prison.

Il s'engage dans une défense commune, de l'ensemble des arrêtés, quelque soit leurs chefs d'inculpation. Il refusera de communiquer plus particulièrement sur telle ou telle personne. Il ne perdra pas de temps à s'étendre sur la réalité des faits qui leur sont reprochés, et donc sur la question de l'innocence ou de la culpabilité des inculpés. Le comité de soutien se donne pour principe de refuser la présence des média à ses réunions, et s'autorisera à communiquer avec eux selon ses propres termes et conditions.

Plus que le soutien aux neufs mis en examen, le comité vise à tout faire pour que la machine antiterroriste – qui s'était mise en marche bien avant ce jour-là – ne puisse pas continuer son travail d'écrasement dans l'assentiment général. Cela passe par l'attaque du montage politique et médiatique visant la création d'un nouvel ennemi de l'intérieur : la « mouvance anarcho-autonome ». Le comité affirme son soutien aux 6 personnes prises depuis, janvier 2008 dans le tourbillon judiciaire qui accompagne cette fabrication – tous sont mis en examen dans le cadre d'une instruction antiterroriste : Ivan et Bruno pour avoir transporté des fumigènes artisanaux, Isa et Farid pour avoir convoyé du chlorate et des plans d'établissement pénitentiaire ; Juan, Isa et Damien sont aussi soupçonnés d'une tentative d'incendie d'un véhicule de police, et sont pour cela incarcérés depuis plusieurs mois sous le coup des assises antiterroristes.

L'objectif immédiat du comité est la libération de toutes les personnes incarcérées et la fin des poursuites judiciaires à l'encontre des inculpés.

Communiqué du comité de Paris

comiteparis@yahoo.fr

REUNION PUBLIQUE

SAMEDI 6 DECEMBRE – 17 H

à La Parole Errante

9 rue François Debergue

Montreuil

Métro Croix-de-Chavaux


La prochaine réunion ou seront faites des propositions se tiendra le 20 septembre

Bonsoir tous,

Comme convenu, je précise le rdv pour la réunion de samedi 20 décembre nous avons une salle (la verte) au CICP - 21ter rue Voltaire - métro rue des boulets, de 17h à 20h

c'était pour faire le point des propositions et avancer dans leur préparation (textes, affiches, concerts, manifs etc...)

 et puis on verra...


le comité de Paris 

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11 décembre 2008 4 11 /12 /décembre /2008 14:20

Ici, nous essayerons de tenir à jour cette chronologie de la solidarité internationale depuis la mort d’Andréas Grigoropoulos, 15 ans, tué par balles le samedi 5 décembre par l’État grec, et des émeutes qui ont embrasées toute la Grèce depuis.

 

Une Page qui sera mise à jour s'impose : Mise à feu aux poudres depuis Athènes
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7 décembre 2008 7 07 /12 /décembre /2008 16:13

La première réunion publique du "comité de sabotage de l'anti-terrorisme "  s'est deroulée hier samedi 6 décembre à " la Parole Errante" à Montreuil. 



 

Il devait il y avoir une centaine de personnes chez Armand Gatti.   Pour lui, la première arme est le verbe, la parole, les mots. Ce fut plutôt joyeux, informel, et aussi subversif. Beaucoup de prises de parole, des gens venant de coins très différents dont la Corrèze. Gatti a fait un bide après avoir parlé de la longue marche de mao ou il frappait à toutes les portes des paysans qui lui posant la question " mais ils sont où les révolutionnaires ", mao répondant en les pointant du doigt un , " c'est toi le révolutionnaire ", puis poursuivant chez les voisin. Gatti fini en proposant comme acte de sabotage de "planter des arbres". Ça n'a pas été compris.

 

 

En introduction, il a été rappelé de manière fort pertinente qu'est-ce que le sabotage. (ce n'est pas creuser des sabots même si ça vient de là). Que la grève par exemple est un acte de sabotage, qu'appliqer le règlement à la lettre aussi. Que tous ce qui vient gripper l'infernale machine peut être pris pour un acte de sabotage.

 

Il fut remarqué que la construction (ou la résurrection) d'une mouvance anarcho-autonome ... a commencée avec les inculpés de Vincennes, puis vint l'histoire d'Isa, Juan, Damien et les autres, Vierzon mis en relation avec le feu de joie manqué devant la mairie du 18 et le rapprochement fait avec les manifestants devant le CRA de Vincennes.  Et enfin " le coup de j'arnaque"  à Tarnac. La mouvance francilienne devient internationale.

Coupat  a droit a un chef d'inculpation supplémentaire lui valant les assiettes (ben, les Assises quoi!) : " Direction d'une cellule terroriste " et risque 20 ans de réclusion. Les 9 sont inculpés de "association de malfaiteurs en relation avec avec une entreprise (pourquoi pas une holding) terroriste et risquent 10 ans. En rabe, ils ont tous  écopé d'une inculpation pour "destruction en réunion" ou équivalant.

 

Les inculpations de "ass avec une entreprise terroriste" dont l’intitulé exact parle d'intention, de participation en vue de ... (Loi Perben II  et article 421 (1) et 421 (2-1 du code pénal)  tombent à tout va. Ce chef d'inculpation est le même dans les 3 affaires.

 

Il a été rappelé que de fait, toutes les personnes présentes au rassemblement chez Gatti ce soir là pouvaient donc tomber sous ce chef d'inculpation de part leur simple présence .

 

 

Pour le moment, on ne sait pas de quelle manière les inculpés de Tarnac veulent être soutenus.

Coupable ou pas ce n'est pas la question. On ne connait pas leur(s) système(s) de défense .
De part leur interdictions de communiquer entre eux, c'est un peu difficile.

Julien Coupat est à la Santé, sa compagne  Yildune Levy à Fleury-Mérogis.

 

 

Un comité existe à Paris. Pour l'instant il a juste une adresse mail : comiteparis@yahoo.fr

 

http://www.soutien11novembre.org/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=20&Itemid=33&lang=fr

 


Le comité de "soutien11novembre" appelle les collectifs et individus voulant soutenir les inculpés à se manifester auprès d'eux.
 

http://www.soutien11novembre.org/

 

Des habitants de Tarnac voudraient que l'on bombarde le conseil régional de Corrèze (de fax, lettres, mails ...)  suite à l'annulation de la subvention de 4000 euros qui a été sucrée à l'épicerie du village qui risque d'y laisser sa peau sans J. Coupat.

 

Enfin, je ne vous recommande pas l'article de Michel Onfray dans le num 11 de Siné Hebdo  et sa distinction du sabotage positif et du sabotage négatif et son analyse toute personnelle du livre " Le sabotage" d'Emile Pouget. Mais c'est un sujet de réflexion !

Si vous avez raté le début de ses affaires vous pouvez lire :

Soutien aux inculpés du 11 novembre
écouter :
Tarnac sur France Culture
et lire sur ce blog :
Nous sommes tous des Terroristes ! Nous sabotons à tout va !

Suite des initiatives à Paris - le comité de Paris - comiteparis@yahoo.fr

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23 novembre 2008 7 23 /11 /novembre /2008 15:43

 

 Extrait de "Attention, Danger, Travail" de Pierre CARLES (C.P. Productions)
disponible chez atheles.org

 


Wacquant
envoyé par jeanbeatles
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21 novembre 2008 5 21 /11 /novembre /2008 16:46

sur : http://www.echelleinconnue.net/

Délit de lire

en signe de solidarité avec les interpellés du 11 novembre 2008



 
Echelle inconnue change de logo



sape solidaire pouvant entrer dans le cadre du cycle de travail sur la ville et la guerre.

Jusqu'à nouvel ordre, et pour que l'amalgame soit clair avec les interpellés du 11 novembre, Echelle Inconnue change de sigle et portera désormais en logo « l'objet/preuve » de la haute technicité de la dangereuse ULTRAGAUCHEANARCHOAUTONOME, soit, un crochet en fer à béton soudé.


Délit de lire
(pour autre chose que se distraire)

Désormais nous n'utilisons plus de fers à béton. Trop risqué.




Nous sortions à peine des funérailles d'une date, 1968. Funérailles aux allures de veillée funèbre anglo-saxonne, blagues de potaches autour du cadavre pourri, pour ceux qui y avaient participé ou, funérailles en forme d'ultime balle dans la nuque pour se débarrasser définitivement de son souvenir pour les autres. On peut alors s'étonner de l'étrange duo auquel s'adonnent ceux, aujourd'hui au gouvernement, qui voulaient en finir avec 68 et ceux travaillant pour certains médias nés de cette date. Duo chanté, messe de résurrection du « groupuscule d'extrême gauche ».
Fabrication de coupables ? Non, d'ennemi. Ennemi politique nécessaire pour ceux qui pensent que la politique consiste à le désigner. Ennemi pratique. Important, mais juste une centaine. Anarchistes, mais de bonne famille. En réseaux internationaux, mais non organisés.
Que dire ? Des faits, rien. On se demande même s'il en fut. Un seul pourtant, l'arrestation de dix personnes dont nous partageons les idées, la colère, un certain goût pour le des-ordre et (c'est peut-être le plus risqué aujourd'hui) les lectures.


Ceux qui croyaient que le traitement médiatique de cette affaire allait leur en apprendre un peu plus sur cet espace particulier de l'alternative culturelle et politique, en sont pour leurs frais. C'est en revanche sur les (dys)fonctionnements et comportements politiques, médiatiques et policiers qu'ils en apprendront ; sur la dramaturgie mille fois répétée. Ici, le média n'est plus le conteur, l'historien, le metteur en scène. Il est, semble-t-il, la voix off d'une pièce écrite ailleurs à laquelle, de bon gré, il collabore. Le policier, lui, est à la fois acteur et souffleur. Viennent ensuite les personnages tiers, le spécialiste de la résolution des problèmes, l'analyste, hier spécialiste de l'extrême droite, aujourd'hui de L'UTRAGAUCHE. Rien de réel en somme, sourires télévisés de ministres et de dirigeants de la SNCF quand on engeôle, puis, des mots de journalistes, tous confondus, en forme de scoop péjoratif, groupuscule, etc.. Puis silence confus, sans revenir sur leur mot, un peu de doutes pourtant. Grâce aux médias on apprendra aussi que ne pas avoir de téléphone portable ou de connection Internet signifie entrer en clandestinité. Bref, que se soustraire à des possibilités de contrôles illégaux c'est ENTRER EN CLANDESTINITE. Voilà les conséquences directes du passage de main des RG à la DST. Et les syndicats qui s'enorgueillissent aujourd'hui de ne pas être responsables des « sabotages » le comprendront bientôt à leurs dépens.

Nous ne sommes pas ici pour disculper les interpellés du 11 novembre, ils s'en chargeront, leurs avocats aussi, mais pour instruire à charge. Non pas un corps : journaliste, flic, politique,mais instruire à charge ce qui les dépasse et les nourrit, « il sistema » disent les Napolitains en parlant de la mafia. « Il sistema » donc; une fable à laquelle adhérer pour qu'elle vous nourrisse. Une histoire qui veut diriger nos vies.


Le hululement médiatique avait précédé de quelques jours la pleine lune. Le disque parfait finalement arrivé, le cri semble s'apaiser. Cependant, la meute en mal d'infos vendables était passée par les différents stades du dégonflement. À défaut de preuve, ne lui restait plus qu'à instruire à charge les malsaines lectures et écritures des interpellés. Ainsi, la lecture de certains livres semble être devenue un délit.

Et c'est comme un mauvais rêve de mauvais cinémas.
Les personnages se réveillent. Ouvrent le journal, dans lequel ils voient peu à peu s'esquisser un portrait robot.
Ce portrait, c'est eux, c'est nous.
Nouvel ennemi.
Sa simple désignation, création ou interprétation sous le crayon policier suffit alors à légitimer la sphère politique traditionnelle dans son ensemble, son exercice de surveillance, de conditionnement, sa petite et mesquine guerre sociale organisée.

C'est un mauvais rêve.

Et voilà que nous nous réveillons avec un joli nom tout neuf (quoique) ULTRAGAUCHEANARCHOAUTONOME. Pour notre part, nous n'aimions déjà pas ARTIVISTES.
Mais attention, pour participer à la fiction il y a des critères, des épreuves éliminatoires. La télé réalité politique fait son casting.
De 25 ans à 35 ans.
Possédant un, deux, ou pire, tous les livres de Guy Debord, Blanqui, Gramsci, Gatti peut-être...
Ayant participé à un ou plusieurs G8 sans pour autant faire partie de la L.C.R. ou d'A.T.T.A.C.
Étant ou tentant de devenir anarchiste.
Croyant que la politique s'élabore et se pense mieux dans l'action que dans les réunions.
N'appartenant à aucune organisation politique ou syndicale.
Ne se regroupant pour travailler, réfléchir, agir ou même parfois manger que par affinités.
Tentant de mettre en accord sa vie et ses idées. Pire, de faire en sorte que chacune se nourrisse de l'autre.
Refusant la sectorisation sociologique et psychologique pour eux/nous-même, pour les autres.
Et le voilà, le bel et nouvel ennemi.
Eux/Nous.

Et si ça ne suffit pas, pour vous en convaincre, quelques images de manifestants à capuche lançant des cailloux. (1)
Et si ça ne suffit toujours pas, alors on rejoue.
On fait de la reconstitution pour le photographe, le cameraman,
11 novembre
Pendant que là, un poilu, dodu et bien lavé, est en train de se faire panser le bobo par une infirmière avec, en voix off, l'absolution présidentielle des mutins fusillés en 14/18.
Ici, c'est l'arrestation d'Action Directe que l'on rejoue.
Il y a du flic à cagoule, de la voiture banalisée aussi.
Il y a même le gentil voisin qui doit dire qu'il ne s'en doutait pas (mais là, le personnage de théâtre fera de la résistance et ne jouera finalement pas le rôle imposé)
Ça ne suffit pas encore ?
Il faut l'image de la ferme ! Celle de Rouillan ou celle de la Creuse d'ailleurs ?
Plan large, au lointain.
On ne peut pas s'approcher, la maison mord sans doute.
On apprendra jusqu'à son prix d'achat 200 000 €, en même temps que l'extraction sociale d'un des membres, pardon, du chef : « bonne famille et pourtant anarchiste ». la trahison de classe ça ne se pardonne pas !
Ah d'ici qu'elle est belle, imprenable, la planque des dangereux !
Et des planques, il en faut, des maquis, des replis où penser, où agir.
Pour nous ce fut l'art contemporain où, c'est bien connu, on vous laisse faire le sauvage. Seul espace, où, nous le confessons, à couvert, nous avons pu traiter et agir sur la ville AVEC ceux qui en étaient exclus. Mettre en place une parole, une pratique qui nous auraient valu une excommunication de la Maison de l'Architecture ou du Ministère de la Ville. Ici, à Tarnac c'est une maison, une épicerie et, sans y être jamais allés, nous supposons une bonne bibliothèque.


Devons-nous parler ici des génies du lieu, de la verticalité historique de certains points géographiques qui semblent pourtant dans une étrange poétique territoriale en dire assez long sur notre réel :
Reims, Vichy, Tarnac.
Pour ces deux dernières villes, une époque d'horreur. Pour l'une l'horreur d'un gouvernement fasciste, pour l'autre l'horreur de la prison ou du camp qu'attendent le maquisard réfugié ici, le général Guingouin ou Gatti (rangés tous deux au rang d'anecdotes viriles par un journaliste de Libération). Et là, aujourd'hui, encore « guerre du rail ? », sabotage, terrorisme ? Bien que notre culture judiciaire soit quelque peu défaillante, nous le confessons, nous ne pouvons nous empêcher de nous étonner de la juxtaposition et, dans la bouche du pouvoir, de la synonymie de ces deux mots : sabotage / terrorisme. Quand, dans l'histoire de ce pays, ces deux mots furent-ils pour la dernière fois juxtaposés ? Quand, pour la dernière fois, ont ils conduit derrière les barreaux ?
Sabotage / Terrorisme. Sabotage = Terrorisme
Mauvais souvenirs, ceux d'une époque qu'évoque immanquablement pour nous le nom de ces deux villes Tarnac/Vichy...
Les temps brunissent.

On aurait tort de ne voir dans cette affaire qu'un problème de politique intérieure, un problème franco-français. Tort aussi de jouer le même jeu que celui des pouvoirs, la diabolisation. Diabolisation d'un parti, de son leader devenu président. Le problème est tout autre, plus grave, généralisé. Ce problème est un problème politique essentiel, européen pour le moins, occidental certainement. L'après-guerre a vu le marxisme devenir la colonne vertébrale de la pensée politique. On était pour. On était contre. On voulait réformer ce modèle. mais toujours on tournait autour. Et voilà que la guerre, qui, bien que froide, en était tout de même une, est perdue par le camp marxiste. Depuis, et cela ne date ni des dernières élections présidentielles ni de celles qui ont vu le Front national au deuxième tour, la colonne vertébrale de la politique est devenue, nous le craignons, le fascisme. On est pour. On est contre. On veut le réformer, l'intégrer, le dissoudre dans des programmes en agitant l'épouvantail, la menace ultime.
Non, ni des dernières élections ni de celles d'avant, ni...
Souvenez-vous d'une étrange Europe : Aznar en Espagne, Berlusconi en Italie, Chirac en France, un fasciste en Autriche et l'extrême droite montante en Allemagne, en Belgique...
Problème européen ? C'est certain. Occidental ? Sans doute.
Cette affaire n'est en effet pas sans rappeler une autre, ailleurs, aux États Unis. Mêmes jeux de lois d'exceptions, promulguées pour faire face à la menace terroriste, mêmes aberrations, même manque de preuves, même refus des autorités politiques et judiciaires de faire marche arrière : l'affaire Steve Kurtz. (2)

Steve Kurtz est membre fondateur du groupe « Critical Art Ensemble ». Une nuit, sa femme décède d'une crise cardiaque. Il appelle les services sanitaires concernés et, comme le Patriot Act à l'instar de notre LSQ, prône la fusion des services, ce sont aussi les pompiers et les forces de police que Kurtz voit débarquer dans son logement. Le décès de sa compagne est constaté : crise cardiaque. Cependant, les policiers zélés (ou désoeuvrés) jettent un oeil curieux à la bibliothèque du couple et y découvrent d'étranges ouvrages, philosophie, politique, anarchie, science, certains parlent d'ADN. Une autre pièce ? Ils continuent, visitent : l'atelier. Dans cet atelier le matériel que Steve utilise pour son futur projet. Ustensiles rudimentaires permettant d'extraire l'ADN des produits de consommation courante. Ce sont alors des silhouettes de séries télévisées qui débarquent à son domicile. La rue est bloquée, des hommes en combinaisons blanches encagoulés eux aussi (notez la simplicité du code couleurs : capuches blanches pour les gentils, capuches noires pour les méchants) arrivent chez lui. Son matériel est saisi, ses livres sont saisis, son chat est saisi, le corps de sa femme est saisi. Patriot Act oblige. Il est en possession de matériels interdits, livres, éprouvettes, etc. Aussitôt incarcéré, il est accusé de conspiration terroriste. Ses avocats travaillent, il semble disculpé. mais, miracle des lois d'exception, on remonte à ce qu'il a pu écrire, à ses projets antérieurs. On l'accusera finalement de fraude postale puisqu'il envoyait des échantillons à son collaborateur vivant dans une autre ville des États-Unis.

N'en déplaise à nos compatriotes, participants à la course de côte vers le pouvoir, qui auront tôt fait de tirer leurs marrons du feu, d'utiliser les interpellations du 11 novembre à des fins électorales, « ce [problème] n'est pas limité au territoire malheureux de notre pays. Ce [problème] est un [problème] mondial... »

On nous accuse d'entretenir des réseaux, des contacts avec d'autres groupes dans d'autres pays, politiques, activistes, artistes etc. quand un réseau bien plus important, mieux organisé, structuré, plus puissant réuni 20 de ses membres dans une ville américaine sous son plus joli logo : G. 20.

C'est un espace compliqué que le nôtre, qui par nature tente de surpasser tout commentaire. C'est un travail sérieux que de tenter d'expliquer des parcours individuels qui tentent d'INCARNER des polyphonies d'alternatives culturelles et politiques. Des individus qui tentent dans un univers qui ne s'y prête pas, quand il ne l'empêche pas, d'accorder leur vie et leur pensée. Va pour ULTRAGAUCHEANARCHOAUTONOME si c'est pour expliquer que c'est le seul espace respirable, celui de la complexité politique, de l'expérimentation et de la créativité. Expériences multiples, types d'actions multiples, tentatives de tentatives, joyeuses souvent, pour voir changer le monde. Ici, une revue ; là, des participations alternatives aux manifestations ; ailleurs encore un travail de dénonciation ; plus loin, un autre d'intervention urbaine ; un groupe de rock ; une épicerie...
Saboteurs ?
Saboteurs nous le sommes, saboteurs symboliques d'abord.
Saboteurs des pensées de reconduction du même culturel ou politique.

Expliquer ça ? Impossible, nous, le savions pour les pouvoirs (et nous ne parlons pas uniquement ici du parti au gouvernement mais de l'ensemble d'une classe politique cachant son indigence derrière le masque du réalisme statistique) ; impossible pour les grilles fermées des médias aussi, de leur nombre de signes, de leur comité de rédaction, de leur temps d'antenne et de leur pages de publicité à vendre. Impossible ! Il leur faut des repères... le plus simple ? Le chef. Il faut un chef, quitte à le fabriquer. A-t-on déjà vu des personnes vivant ou travaillant ensemble sans chef ? (Notons ici que le chef désigné est celui qui écrit, théorise. Pour une fois, contre toute attente, il semble que l'on reconnaisse à la culture et à l'intelligence un certain pouvoir. Imaginez un peu si celui qui nous gouvernait était toujours le plus intelligent ou cultivé...) Expliquer ça ? Impossible surtout quand le travail journalistique devient celui de perroquet policier. « l'ultragauche déraille » titre Libé. « Le titre est bon et apparemment justifié puisque l'accusation publique a été portée par la police, par le Ministère de l'Intérieur avec des éléments, notamment le matériel saisi à Tarnac » indique le rédacteur en chef (3) avant de montrer du bout du doigt les précautions qui avaient été prises, puis la silhouette dans l'oeil rond de sa fenêtre présidentielle semble elle même pirouetter : « c'est peut-être l'ultra gauche mais si c'est un autre groupe, l'histoire qu'on raconte ne tient plus debout ». Voilà ! « L'histoire qu'on raconte » le grand récit, le même toujours . Avant d'ouvrir sur « l'opération politique », « sans doute » qui viserai muettement à créer l'amalgame entre Besancenot et la violence politique. Même là ! Il faut des repères, assurer dès maintenant le service après vente de l'affaire au cas où par malchance elle s'effondrerait. On notera aussi ici la perduration de l'historique lâcheté de groupes politiques comme la L. C. R ou le P. C. F. Leur condamnation aveugle et mal renseignée de toute action sortant de la tradition du tract, de la manifestation, ou de l'urne. On sera aussi assourdi par le traditionnel silence des milieux culturels et artistiques pourtant si prompts à nous demander de venir faire les gentils sauvages dans leurs églises.

Saboteurs ! Saboteurs ! Sapeurs peut-être. Voilà pourquoi jusqu'à nouvel ordre et pour que l'amalgame soit clair nous porterons en logo « l'objet/preuve » de la haute technicité de la dangereuse ULTRAGAUCHEANARCHOAUTONOME, soit, un crochet en fer à béton soudé.


Incarcérez ! Incarcérez ! Et vos prisons deviendront bientôt nos plus belles universités !

Pour les interpellés du 11 novembre, nous ne souhaitons rien d'autre que ce que nous souhaitons à tous : liberté et leur adressons un salut fraternel avec une pensée particulière pour l'un d'entre eux.


Stany Cambot,
Pierre Commenge,
Stéphanie Fernandez Recatala,
Christophe Hubert,
pour Echelle Inconnue


(1) France 2, par exemple, a réalisé de magnifiques pots-pourris d'images d'archives (anti-G8, anti-CPE, manifs diverses, et... des rues à New-York? là ils manquaient de stock, c'était pour illustrer leurs participations à des « actions anarchistes violentes » rapportées par le FBI...)

(2) http://www.echelleinconnue.net/nouvelle_donne/soutien_fr.php

(3) http://www.liberation.fr/medias/0601350-5-jours-a-la-une-ultragauchos-philo-et-sego

Matériel saisi? du fil de soudure, des « documents consignant les heures de passage des trains, commune par commune, avec horaire de départ et d'arrivée dans les gares » (des horaires de train???) (4), un « bréviaire anarchiste » (ISBN : 2-913372-62-7) (5) paru aux éditions la fabrique (6), des fers à béton (7), des pinces coupe-boulons (8). Maigrelet, au vu du nombre de domiciles concernés. En fait d'autres éléments ont apparu, disparu au fil des dépèches, et selon les besoins en preuves massives pour étayer les déclarations...(oh! des gilets pare-balles, oh! des manuels de sabotage)

(4) http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2008/11/12/01016-20081112ARTFIG00481-sabotages-sncf-les-elements-qui-intriguent-les-enqueteurs-.php

(5) http://www.liberation.fr/societe/0101265842-sabotages-sncf-le-breviaire-anarchiste-qui-interesse-les-enqueteurs . Disponible chez les « agitateurs d'idées » : http://livre.fnac.com/a1915451/Comite-Invisible-L-insurrection-qui-vient?Mn=-1&Mu=-13&Ra=-1&To=0&Nu=1&Fr=0 comme en grande surface : http://librairie.auchandirect.fr/librairie/ficheproduit.asp?isbn=9782913372627

(6) http://www.lafabrique.fr/article_livres.php3?id_article=215

(7) http://www.leroymerlin.fr/mpng2-front/pre?zone=zonecatalogue&idLSPub=1163755950&renderall=on

(8) à partir de 39.90e : http://www.castorama.fr/store/coupe-boulon-PLcategorie_4525.htm




accéder au site d'Echelle Inconnue

 

VOIR AUSSI :

www.soutien11novembre.org/

 

Le "bréviaire anarchiste" : " L'INSURECTION QUI VIENT " du Comité Invisible aux éditions de La Fabrique :
Chez Eric Hazan l'éditeur et soutien pour 7 € .
ou si vous n'avez pas de tune ou voulez avoir un aperçu : en le téléchargeant gratos au format pdf ici ->
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17 novembre 2008 1 17 /11 /novembre /2008 17:53

"   Ce clip vidéo n'a aucune prétention ; sûrement pas celle de donner
    de la consistance à cette très belle chanson et encore moins celle de
    ne pas être une dérive spectaculaire de la source.
    Il s'agit juste d'un clin d'oeil à qui l'ouvrira."   
Raoul Vaneigem

LA VIE S'ECOULE, LA VIE S'ENFUIT.


La vie s'écoule, la vie s'enfuit
Les jours défilent au pas de l'ennui
Parti des rouges, parti des gris
Nos révolutions sont trahies

Le travail tue, le travail paie
Le temps s'achète au supermarché
Le temps payé ne revient plus
La jeunesse meurt de temps perdu

Les yeux faits pour l'amour d'aimer
Sont le reflet d'un monde d'objets.
Sans rêve et sans réalité
Aux images nous sommes condamnés

Les fusillés, les affamés
Viennent vers nous du fond du passé
Rien n'a changé mais tout commence
Et va mûrir dans la violence

Brûlez, repaires de curés,
Nids de marchands, de policiers
Au vent qui sème la tempête
Se récoltent les jours de fête

Les fusils sur nous dirigés
Contre les chefs vont se retourner
Plus de dirigeants, plus d'État
Pour profiter de nos combats

Paroles de Raoul Vaneigem
Musique de Francis Lemonnier

Télécharger le clip :
http://acephale.free.fr/ibubolo/laviesecoule.wmv
(clique droit/enregistrer sous)

Mot de l'auteur :
"Ce clip vidéo n'a aucune prétention ; sûrement pas celle de donner
 de la consistance à cette très belle chanson et encore moins celle de
 ne pas être une dérive spectaculaire de la source.

Il s'agit juste d'un clin d'oeil à qui l'ouvrira."   Raoul Vaneigem


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31 octobre 2008 5 31 /10 /octobre /2008 18:03

DE LA LCR …. AU NPA (1)        

--> Matière à réflexion

Il ne s’agit évidemment pas dans ce double article de jeter l’anathème sur une action politique qui, pour la plupart de ceux/celles qui s’y investissent, est tout à fait sincère. Il s’agit d’en souligner le danger de répéter les erreurs du passé dans un gaspillage inouï de forces et de dévouement. Si ce double article peut permettre à certain-e-s de réfléchir avant de s’engager, il aura atteint son modeste but.

 

Réflexions sur une « mutation » : LA CONSTRUCTION

 

L’effondrement historique du PCF, le social libéralisme de la social démocratie, la confusion bureaucratique des Verts, le sectarisme mortifère de LO, l’impuissance rédhibitoire des altermondialistes et des libertaires, tout cela concourt, dans une situation d’ultralibéralisme, à faire apparaître une force politique habile pour occuper un espace de contestation politique.

La LCR qui a su manœuvrer subtilement, percer sur le plan médiatique et élaborer un discours radical, est en passe, et elle va réussir, à prendre la place d’un PCF moribond et de rassembler, entre autre, la partie des déçu-e-s, des révolté-e-s. que celui-ci ne peut plus mobiliser.

La question demeure cependant : rassembler, mais comment et surtout, pour faire quoi ?

 

Dits et non-dits

Le plus grand flou règne quant aux véritables liens entre la LCR et le NPA quoique le LCR ne peut que reconnaître que le NPA la remplacera sur l’échiquier politique.

C’est tout de même la Direction Nationale de la LCR qui a pris l’initiative de la création du nouveau parti et ne s’en cache d’ailleurs pas– cf ROUGE n°2244 du 20/03/2008.

 

Dans la « Lettre ROUGE » du 22 avril 2008 – spécial NPA, on peut lire : «…Cependant, nous allons parvenir à un moment charnière du processus, où les transferts des activités (apparition, débat, etc...) se font peu à peu entre les structures de la LCR et celles du nouveau parti. Cet « entre-deux » nécessite de soigner un certain nombre d'aspects qui peuvent apparaître de prime abord comme secondaires mais qui sont en réalité décisifs pour réussir le pari que notre congrès national s'est fixé ».Une telle déclaration permet d’en conclure sans parti-pris (si j’ose dire !), ni a priori, une relative « proximité » pour ne pas dire confusion entre les deux structures. Plus loin (Lettre ROUGE)…

 

« Un autre aspect ne doit pas être négligé : c'est celui des possibles contacts unitaires avec des groupes locaux. Il faut faire l'inventaire de ce qui existe localement, à l'échelle d'une région, d'un département, d'une ville, d'une entreprise, d'un quartier, de groupes de militants (syndicalistes, groupes politiques locaux...) susceptibles d'être intéressés par le débat que nous avons lancé et systématiquement demander des rencontres pour proposer notre politique. » (souligné par moi). Ca n’est pas scandaleux, mais ça donne tout de même le ton de la démarche. Autrement dit, pas question de laisser les « groupes locaux » fonctionner de manière autonome. Il n’est clairement pas dit qu’il faille les « contrôler », mais on peut légitimement en soupçonner l’intention.
Surtout quand on lit un peu plus loin (Lettre ROUGE): « Ces réunions de lancement doivent faire, bien entendu, la part belle à la présentation de notre projet, de ses fondements politiques mais doivent se terminer par la proposition de s'engager concrètement. » On ne saurait être plus clair dans le flou des intentions ! ! ! !

On n’est jamais aussi bien servi que par soi même. De fait, la locomotive du NPA c’est la LCR. Or, la conception léniniste de la LCR – elle en revendique toujours la qualité, à défaut d’en avoir fait une critique historique – fait que le moule dans lequel va se couler le NPA est conçu par celle-ci… ce qui en dit long sur l’originalité politique de la « nouvelle ligne politique » et sur l’autonomie des « nouveaux membres »… mais nous dira-t-on « Ils y ont adhéré, personne ne les a forcé »… Certes ! Bien sûr, on va y « associer le plus grand nombre », mais, ne soyons pas naïfs, cela n’a jamais été un critère démocratique… La colonne vertébrale du projet, la problématique centrale, elle, est déjà en place,… de même que les dirigeants – pardon les porte paroles – qui seront des dirigeants de la LCR flanqués de nouveaux venus qui, pour faire bonne mesure, n’auront jamais été à la LCR.

 

On ne sait d’ailleurs pas trop si c’est un « nouveau parti qui se construit » ou si c’est « la LCR qui mute »… apparemment c’est un peu des deux, ce qui confirme le processus sus mentionné. Cela dit, il n’y a rien de choquant au fait qu’une organisation mute en une autre et/ou est remplacée par une autre. Ce qui l’est par contre un peu plus c’est cette « valse-hésitation », dans les discours publics qui masquent cette proximité des deux structures et qui laisse croire, tout en laissant imaginer le contraire, une relative indépendance dans la construction du nouveau parti.

 

Les débats sur le NPA vont être menés, dirigés, contrôlés par la LCR. La détermination véhémente d’O.BESANCENOT quand il en parle ne laisse aucun doute. «Bref, « Tous sont égaux dans cette construction, mais certains sont plus égaux que d’autres ». Ce qui est également choquant, et qui est lié au point précédent, c’est l’utilisation du marketing politique dans le processus de cette construction. Le processus d’identification du NPA avec la figure médiatique du « facteur de la LCR » bat son plein. Les dirigeants de la LCR sont beaucoup trop subtils pour ne pas être conscients de la chose. Or, au lieu de freiner le processus qui risque d’aboutir à une véritable « besancenomania » ‘comme chez les altermondialistes qui ont fini avec une « bovémania », qui n’est qu’une forme sympathique du « culte de la personnalité », l’appareil de la LCR en rajoute et surfe sur la vague médiatique qui porte son dirigeant…. avec la complicité des médias toujours friands de « figures nouvelles ».

 

Le risque et les dérives d’un tel processus sont pourtant très clairs, c’est de substituer le spectacle de la politique à la réflexion politique, à faire de l’engagement dans l’organisation, plus un « engouement de fan » pour la vedette qu’un réel engagement militant en vue d’une alternative sérieuse. Cela aussi les dirigeants de la LCR le savent pertinemment pourtant ils laissent faire… ce qui éclaire d’un jour singulier leurs intentions.

Il y a aussi, enfin, le fait que la LCR, qui se transforme en NPA entre en concurrence sur le même terrain, celui de la propagande et de la médiatisation avec ses concurrents : le PC, LO. Les tentatives de séduction, de débauchage des militants et sympathisants ne sont que des secrets de polichinelle. La concurrence entre ces organisations, n’est pas dans le champ essentiel d’une stratégie concrète sur le terrain, en terme de structures alternatives, mais uniquement sur le « look », la radicalité du discours (toujours facile), l’habileté à convaincre, la séduction.

 

Le NPA va se construire, c’est une certitude, parce que le milieu politique est suffisamment décomposé, que le citoyen souhaite respirer un « air neuf », que la crise aggrave la situation de la majorité, que le PCF est en voie de disparition et que le NPA sait occuper le nouvel espace et se proposer comme substitut.

 

Son existence n’est pourtant, absolument pas une garantie de renouveau politique, sauf si l’on ne s’en tient qu’aux apparences. En effet si l’on regarde qu’elle est, ou sera sa stratégie, on ne peut qu’être perplexe. Le danger de reproduire toutes les tares du système politique et de tomber dans ses pièges, est omniprésent.

Nous verrons dans le prochain article que l’absence de stratégie politique sérieuse, de ce qui va être le NPA, le conduira inévitablement dans une impasse.

 

octobre 2008 Patrick MIGNARD

source : http://endehors.org/
      . La suite dans les pages "Alternative(s) "

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