Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : " Hé, Toi le Noir ! Hé, Toi le Rouge ! "
  • : Blog d'information non dogmatique, totalement subjectif, en maturation permanente et de tendances orientées.
  • Contact

Archives

4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 23:46

maj

 

 

 

Une grève de chômeurs en mai 2010 à Paris et Montreuil ça donne quelque-chose comme ça.

 

Avec les copains grévistes on a fait ce film de 27 minutes .

 

Occupation, rapport de force, musique vive, spontanéité politique, insoumission.

 

Et ici le tract chanté

 

et des mots

 

et encore des mots!

Partager cet article
Repost0
8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 13:15

 

Expulsion à la Courneuve le 21/07/10

8,26 mn


 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
4 avril 2009 6 04 /04 /avril /2009 15:38
Dormez braves gens, le Capitalisme n'est pas mort,

Les Camarades sont en train de s'en prendre plein la gueule.

Hier dans la forêt de Neuhof les méchants " Black Blocks" se sont déguisés. Ils ont des jupes à fleurs cette année mais la police n'est pas dupe, elle veille, frappe et nettoie le sang à grand coup de karcher.

Aujourd'hui ces mêmes anarchistes allemands ( ne sont-ils pas rusés) ont parfaitement appris le français sans accent ! Trop fort ! lls sont partout !



OTAN 2009 - Samedi 4 avril - Violences et emeutes - Black Blocks - NATO Summit Strasbourg France


Police manif Strasbourg , les crs caillassent des anti otan nato

Plus de videos là ->
parcque il y en a marre de faire le boulot en double ..

Strasbourg : Contre-sommet de l'OTAN (vidéos)



Partager cet article
Repost0
2 avril 2009 4 02 /04 /avril /2009 22:31
Jeudi 2 avril 2009

Les Titres des vidéos sont ceux attribués par les auteurs


Premier jour d'émeutes Sommet de l'OTAN à Strasbourg
envoyé par StrasTv


ANTI OTAN STRASBOURG JEUDI 2 AVRIL 2009
envoyé par summertraxx


20090402 Black-block VS Police
envoyé par MOASPRESS


Partager cet article
Repost0
1 avril 2009 3 01 /04 /avril /2009 22:22
1 avril

Les titres des vidéos sont ceux attribués par leur auteur


Le village anti OTAN s'installe à Strasbourg
envoyé par StrasTv





MAM justifie les moyens policiers mis en place à Strasbourg
envoyé par StrasTv


OTAN : La coordination ne signe pas avec la préfecture
envoyé par StrasTv
Partager cet article
Repost0
12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 12:45


Nous sommes Tous des Champignons !


(Jacques Le Glou / Jacques. Lanzmann-Jacques. Dutronc) 



Lettre aux médias des amis d'Alexandros tout frais arrivé d'Athènes :


Nous voulons un monde meilleur.

Aidez-nous.

Nous ne sommes pas des terroristes, des « cagoulés », des « connus-inconnus ».

NOUS SOMMES VOS ENFANTS.

 

Ces « connus-inconnus » ...

 

Nous avons des rêves. Ne tuez pas nos rêves.

Nous avons de l'élan. Ne stoppez pas notre élan.

 

SOUVENEZ-VOUS.

Un temps, vous étiez jeunes aussi.

Maintenant vous cherchez de l'argent, vous n'êtes intéressés que par la vitrine, vous avez pris du poids, vous avez perdu vos cheveux.

ET VOUS AVEZ OUBLIE.

 

Nous attendions votre soutien.

Nous attendions votre attention, nous pensions que nous allions être fières de vous - pour une fois. EN VAIN.

 

Vous vivez des vies fausses, la tête penchée, vous êtes alliénés, rendus au système...

Vous avez jeté l'éponge et vous attendez le jour de votre mort.

Vous n' avez plus d'imagination, vous ne tombez plus amoureux, vous ne créez pas.

Vous vendez seulement et vous achetez.

De la marchandise partout.

L’AMOUR ET LA VERITE ? NULLE PART.

 

Où sont les parents ?

Où sont les artistes ?

Pourquoi ne sortent-ils pas dans les rues ?

 

 

Les amis d'Alexandros

Athènes, décembre 2008.

 

http://athens.indymedia.org/

 

Partager cet article
Repost0
6 décembre 2008 6 06 /12 /décembre /2008 00:19
Journée nationale d'action pour Gaza le 6 décembre 2008. TOUS A PARIS !


Solidarité Gaza Palestine : Contre le Blocus et les Crimes de Guerre d'Israel : Manifestation le samedi 6 décembre 2008 à 15h Place Denfert Rochereau (Métro Denfert Rochereau)






















L'Association des Palestiniens en France (APF) communiquait hier que la Préfecture de Paris voulait interdire la manifestation pour Gaza, demain samedi 6 décembre, à Paris.

Raison de plus pour s'y rendre, le plus nombreux possible !

Nous confirmons donc que la manifestation de solidarité avec GAZA partira bien le samedi 6 décembre à 15h de la Place Denfert Rochereau, puis empruntera le Boulevard Saint-Michel ainsi que le Boulevard Saint-Germain pour arriver à l’Institut du Monde Arabe, où l’on dénoncera aussi la normalisation et la collaboration de certains régimes arabes avec la puissance occupante, dont principalement l’Egypte.

Venez avec vos drapeaux et votre ras-le-bol !
A demain,

ISM-France



Texte de l'appel :

Jusqu’à quand nous tairons-nous devant la mort lente subie par la population de Gaza (1.500.000 personnes) depuis janvier 2006 suite au blocus terre-air-mer imposé par la puissance coloniale sioniste, qui peut compter sur la complicité de l’Union Européenne et de la France et sur la collaboration active de certains Etats arabes tels que l’Egypte, en vue de mettre les Palestiniens à genoux.


En conséquence de cette guerre :

80% de la population de Gaza vit en-dessous du seuil de pauvreté,

1.100.000 personnes dépendent des aides humanitaires,

60% des enfants souffrent de malnutrition,

260 personnes sont mortes soit parce qu´elles ont été empêchées d´aller se faire soigner à l´étranger, soit par manque de médicaments.

Le taux de chômage atteint 65%, 97% des usines et des ateliers ont cessé de travailler,

le revenu par personne est de 443 euros par an, soit 1.36 euros par jour.

La liberté de circulation entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, Jérusalem et le monde extérieur est bloquée,

plus de 1.500 cargaisons et containers de matières premières sont détenus dans les ports israéliens,

les projets de construction et de développement des hôpitaux,

des cliniques et d´établissements éducatifs sont suspendus et les coupures de courant dépassent les 10 heures par jour.

MANIFESTATION
SAMEDI 6 DECEMBRE 2008
DEPART 15 HEURES

METRO DENFERT ROCHEREAU
JUSQU'A L’INSTITUT DU MONDE ARABE



Premiers signataires :
Association des Palestiniens en France (Al Jaliya),
Comité palestinien pour le Droit au Retour,
ISM France,
Euro-Palestine
Ijtihad,
Forum social des quartiers populaires,
Convergence des causes,
IJAN,
Collectif pour la libération de Georges Abdallah,
AGEN,
SRF
Union Juive Française pour la Paix (UJFP),
Union Générale des Etudiants de Palestine (GUPS),
(Association d'Etude) Yechouroun Judaïsme contre Sionisme
Comité de Lutte contre la Barbarie et l'Arbitraire (France),
Groupe "La Conscience",
IRC (immigration Repère et Citoyenneté),
CPCP (Collectif Paix Comme Palestine),
Enfants de Palestine,
ADETRA, syndicat indépendant suisse,
Collectif Mâconnais pour la Paix au Proche Orient,
l’AIAPEC - Association pour une Information Alternative Populaire, Educative et Citoyenne,
VPK - Vlaams Palestina Komitee - Belgique
CODIP vzw - Belgique

Partager cet article
Repost0
28 novembre 2008 5 28 /11 /novembre /2008 14:16

 

Occupation et expulsion de la rue de la république, samedi 22 novembre
( tract à diffuser)


« Nous ne revendiquons rien. On n'attend rien de personne. Face à la répression et à l'exploitation, organisons nous-mêmes la résistance. On aura ce qu'on prendra. On s'en fout du droit. »


Il est 23h50'54'' quand la petite troupe de gens massés au pied du 69 rue de la République reçoit ce SMS de revendication signé « les occupants du toit du globe ».

Dans la journée du samedi 22 novembre, des banderoles (« ils investissent, nous aussi ») avaient été déployées depuis un immeuble occupé depuis quelques jours au moment où la manifestation pour le droit au logement
passait sous les fenêtres du bâtiment. Alors que les ministres du logement, de l'urbanisme, de l'aménagement du
territoire et du développement durable devaient se réunir le lundi 24 à  Marseille, un petit groupe de gens avait décidé de se réapproprier un de ces innombrables lieux vacants de la rue de la République. Depuis des années, le patrimoine immobilier de cette rue comme de l'ensemble du périmètre Euromed passe de mains en mains: banques, fonds de pensions, etc. qui ont vidé le quartier de ces habitants à coups d'expulsions, d'intimidations, d'incendies, etc. Aujourd'hui, la moitié de la rue appartient à ATEMI dont la banque Lehmann brothers, largement actionnaire, est désormais en faillite. D'où ces quelques slogans criés sous les banderoles: « la rue de la république est vide, reprenons-la », « Lehmann brothers est mort, vive la crise! ».


Le soir même, une discussion était proposée dans le lieu « pour construire ensemble les ripostes et solidarités à venir contre l'aménagement urbain et ses expulsions » (extrait du tract). Il s'agissait aussi d'emblée de faire vivre collectivement cet ancien hôtel avec son bar (le Globe) au rez-de-chaussée. Le projet n'était pas de faire une occupation spectaculaire et éphémère mais de prendre un espace pour habiter et vivre ensemble, créer un espace de discussions et de rencontres qui puissent faire émerger des solidarités concrètes face aux offensives des
urbanistes.
Il est 20h30. Une soixantaine de personnes mangent et discutent entassés dans le bar quand les flics donnent l'assaut. Ils explosent la vitrine alors que des personnes se trouvent juste derrière. S'ensuit une course
poursuite dans l'immeuble. Les gens refluent dans les étages en érigeant des barricades de fortune derrière eux pour ralentir l'avancée des gardes mobiles. Ce qui s'est révélé relativement  efficace. Tout le monde se retranche au dernier étage et un petit groupe monte même sur le toit. Ce ne sont pas spécialement les habitants du lieu et le tout n'est pas vraiment prémédité. La cinquantaine de personnes restée au dernier étage se fait finalement sortir de l'immeuble et séquestrer dans la rue qui est bloquée mais les occupants du toit du globe demeurent.


Pendant ce temps, quelques personnes se regroupent dans la rue de la république et hurlent « non aux expulsions ». Peu à peu, des passants les rejoignent, le trafic est bloqué par un imposant dispositif policier: CRS, gardes mobiles, BAC. Sur le toit comme dans la rue, personne ne cède aux basses manœuvres des flics: chantage (« descendez du toit et on libère tout le monde »), intimidations, pressions de la BAC... Une quarantaine de personnes de la caravane du logement (regroupement d'associations pour le droit au logement) débarquent. Les flics relâchent la cinquantaine de personnes parquées. Et tout le monde se regroupe.
Tout au long de la nuit, pleins de gens restent, arrivent ou se relaient. Il y a eu jusqu'à 150/200 personnes dans l'attroupement malgré le froid.


Au début, la situation est un peu flottante:  la police est manifestement dans l'indécision. On imagine que ça téléphone dans tous les sens. Les autorités se concertent.
Parallèlement, les occupants de la rue sont eux aussi dans l'expectative. Une poubelle flambe, une voiture de flic est caillassée et rien ne se passe. C'est l'attente.
A l'intérieur, les keufs tentent de mettre la pression aux occupants du toit et saccagent le lieu. Une ribambelle de négociateurs se relaient pour les faire descendre dont le commissaire divisionnaire et le sous-préfet mais rien n'y fait. En bas, la caravane du logement apporte des boissons chaudes et de la bouffe fort réconfortantes par ce temps de grand mistral. Des couvertures, de la nourriture et un mégaphone sont discrètement
fournis aux occupants du toit, histoire que la détermination ne cède pas face aux assauts de la fatigue et du vent. En bas, le groupe diminue mais l'ambiance est bonne. La rue de la République n'a jamais été aussi vivante
depuis des années: chants et slogans qui se répondent entre en haut et en bas, partie de foot, spectacles... Cela dure toute la nuit.


Au petit matin, 12 cars de CRS arrivent en renfort et le GIPN prend position. Le préfet mal à l'aise sur le toit tente une ultime négociation. En vain. Il ne peut rien faire pour les revendications des occupants, à
savoir:

 

L'abolition de la société de classes, de l'état et du capital le relogement de tous les habitants de la rue de la République dans leurs anciens logements refaits à neuf ou à défaut le fait de garder la maison.


Pendant ce temps, des habitants du quartier (le peu qu'il reste) apportent café et croissants. Finalement, sur les coups de 10h, le GIPN procède à l'expulsion et les occupants sont placés en garde-à-vue au commissariat de l'Evêché où se déplace, lui aussi, le petit groupe de gens encore présents au pied de l'immeuble. La présence est continue jusqu'à 16h, heure de leur libération, à priori sans poursuites. A cette occasion, s'est encore une fois manifestée une solidarité concrète: des travailleuses de la maison de retraite ramènent du café et des petits gâteaux, des anciens habitants ont  aussi été présents de longue.

Ce sont 24H aux cours desquelles quelque chose a été rompu et arraché à la normalité: un rapport joyeux à la rue, une détermination à ne pas se laisser intimider par l'occupation policière du territoire et tenter de
faire vivre ensemble nos désirs.


Le tout aura sans doute coûté très cher: L'important dispositif policier, le tram bloqué pendant une douzaine d'heures, et la rue encore quelques heures de plus.
Cela n'aura duré que quelques heures.
Vivement la prochaine fois.

On est pas fatigué, on est déterminé.
Ni flic, ni fric, ni expulsions

A la prochaine, pour notre meilleur et pour leur pire.

Rendez-vous pour un repas de quartier dimanche 30 nov à 12H, rue Moisson.

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 19:40



Octobre 1948 : dans toute la France, les mineurs

font grève,

occupant les puits.

 

 

 leurs revendications (entre autres) : 

 

          -garantie du pouvoir d'achat

                                  -augmentation des retraites

                                    -minimum vital garanti

 

 

Le 2 octobre, à  Alès, au Puits Laval, 70 000 manifestants reprennent la mine aux C.R.S. qui, la veille, avaient expulsé les grévistes ;

 

c'est à la barre à mine et au pic de mineur que les travailleurs alésiens apprennent la politesse à ces crapules, bilan : 80 C.R.S. blessés !

 

L'espoir est grand, en finir avec l’exploitation, vivre libres, enfin, mais les bureaucrates syndicaux tergiversent, le « Parti » temporise :

 
 

La grève générale ?                           Ce n'est jamais le bon moment, on connaît la chanson ...

   

Le 26 octobre, les soldats et les C.R.S. tirent sur la manif de soutien aux grévistes, un jeune maçon, Max Chaptal, s'abat, mortellement blessé.

 

Soixante ans plus tard, les mines ont fermé, on parle toujours de "garantie du pouvoir d'achat», ceux qui disaient « défendre les intérêts de la classe ouvrière » continue à la trahir,  d'accords électoraux en arrangements avec l'ennemi de classe, Max Chaptal est bien oublié .

 

mais

 

  Notre espoir est le même !


 

Aujourd’hui comme hier


  AGISSONS

 
Pour la liberté !




Alès, le 26 octobre 2008.

 

Partager cet article
Repost0
9 octobre 2008 4 09 /10 /octobre /2008 18:20
Silence on tombe

Elvis Akpa, sans-papiers, est mort en tombant du septième étage, 97 boulevard de la Villette, alors qu’il tentait d’échapper à la police. Un an après la mort de Chunlan Liu, dans des circonstances semblables, cette nouvelle mort d’un sans-papiers suscite bien peu de réactions…

Mercredi 1er octobre, une dépêche AFP annonçait la mort à Paris d’un Nigérian de 47 ans, «soupçonné de trafic de stupéfiants et d’association de malfaiteurs». L’homme, «probablement en situation irrégulière», selon la formule répercutée sur le site du Parisien, est mort en tombant par la fenêtre de son appartement alors qu’il tentait d’échapper aux policiers faisant irruption chez lui. Selon l’AFP, «les enquêteurs de la PJ de Meaux agissaient sur commission rogatoire d’un juge d’instruction de Meaux». L’IGPN — la police des polices — a été saisie pour éclaircir les conditions de la mort de Elvis Akpa et celles de l’intervention de la police.

Elvis Akpa était bien sans-papiers, et sous le coup d’une Obligation à quitter le territoire français depuis 2007. Il se trouve que ce n’est pas la première fois qu’un sans-papiers paniqué saute par la fenêtre pour échapper à la police et à une expulsion. Il y a un an presque jour pour jour, une Chinoise de 51 ans, Chulan Liu, trouvait la mort dans les mêmes circonstances sur le même boulevard de la Villette, suite à l’intervention de policiers envoyés eux aussi par le TGI de Meaux. Dans cette précédente affaire, la police venait aussi «pour une autre raison» — soit, officiellement, pas dans le cadre de la chasse aux sans-papiers décrétée par Brice Hortefeux. Elle agissait alors suite à une plainte… d’un sans-papiers déjà expulsé en Chine. Ce dernier se serait plaint — avant son expulsion donc — de la disparition de «ses effets» dans l’appartement collectif où il demeurait.

Cette fois le motif de l’intervention policière est bien plus impressionnant. Et l’accusation de trafic de drogue semble paralyser toute mobilisation de ceux qui réagissent habituellement en de telles circonstances. Il faut dire que la version policière est terrible : non seulement Elvis Akpa appartiendrait à un réseau international de trafiquants de stupéfiants, mais ce serait dans le cadre de la même enquête que la police de Meaux a découvert, en mars dernier, le cadavre d’une jeune fille de quinze ans, «passeuse» du réseau, décédée suite à l’éclatement d’une boulette de cocaïne dans ses intestins. Devant un tel tableau, le silence est général.

Nous avons cherché à connaître les circonstances de la mort brutale d’Elvis Akpa en allant interroger sa veuve, Huguette Ahouavoeke, la mère de ses quatre enfants.

Nous avons ainsi rencontré madame Ahouavoeke — et sa sœur Estelle — dans son appartement. La première est en état de choc, et toutes deux sont révoltées par la façon dont la police est intervenue ce matin du 1er octobre.

Madame Ahouavoeke nous a donné le récit de cette intervention : tôt le matin (à 6 heures 45, semble-t-il) le couple a entendu des coups à la porte, et l’ordre d’ouvrir. A suivi un moment de confusion dans l’appartement : «J’entendais tellement de bruit, que j’ai eu peur ! Mon mari m’a dit : “N’ouvre pas, c’est sûrement pour les papiers !”» «Je ne veux pas t’abandonner une deuxième fois. Je ne veux pas y retourner», a-t-il ajouté avant de se réfugier dans la chambre des enfants au fond de l’appartement, avec ceux-ci. Et c’est par le balcon de cette chambre qu’Elvis Akpa a essayé de s’échapper…

Madame Ahouavoeke, entendant les policiers défoncer la porte, a fini par leur ouvrir, son bébé de deux mois dans les bras : «J’ouvre, ils m’ont dit : “Connasse ! Où est le monsieur qui vit avec vous, c’est votre mari, il est où ?” J’ai demandé ce qu’ils voulaient, ils avaient leurs bâtons noirs. Ils ont commencé à chercher, puis ont reçu un coup de fil et m’ont dit : “Votre mec il s’est cassé la gueule à cause de vous, il fallait ouvrir vite fait la porte !” Je ne savais pas quoi faire, ils m’ont ordonné de ne pas bouger, ils sont allés chercher les enfants, leur ont dit de ne pas bouger. J’avais le bébé dans les bras. Je demandais ce qu’il se passait, je pleurais, personne ne me disait rien. Ils m’ont dit : “C’est ça ! Faites votre innocente !” Ils sont descendus, ils sont revenus, ils ont fouillé la maison, ils ont pris des affaires, je ne sais même pas quoi. Ils ont mis mes affaires par terre, ont demandé où était le portable, j’ai dit que je ne savais pas, ils m’ont dit “C’est ça, ça ne se passsera pas comme ça !” Ils m’ont mise par terre devant mes enfants, et ils m’ont fouillée.»

Les policiers n’ont trouvé ni drogue ni argent dans l’appartement. Avant de partir, ils rédigent un rapport qu’Huguette Ahouavoeke refuse de signer. «Puis, ils sont partis. Ensuite, les pompiers ou les gens du Samu sont venus me voir. Ils ont dit qu’ils n’avaient rien pu faire pour sauver mon mari.»

Pendant tout le temps qu’a duré cette perquisition, Huguette Ahouavoeke n’a pu à aucun moment quitter l’appartement pour aller voir le corps de son mari. Sa sœur, prévenue par téléphone et présente sur les lieux dès 7 heures 45, n’a pas eu l’autorisation de monter la voir. Les enfants, présents dans la chambre lorsque leur père est tombé, ont assisté aux événements. Les deux aînés, 11 et 7 ans, ont été interrogés par la police dans une pièce à part, une heure chacun, séparément, sans aucun témoin — ni leur mère, ni aucun psychologue ou médecin. Depuis, les enfants se cachent dès que quelqu’un frappe à la porte, craignant un retour de la police et suppliant la mère de ne pas ouvrir.

Toujours pendant la perquisition, avant la levée du corps, les policiers de l’IGPN sont arrivés sur place. Ils ont interrogé Huguette Ahouavoeke à nouveau, ainsi que sa sœur, et les voisins.

Avant de partir, des policiers lui ont donné le téléphone de la PJ de Meaux au cas où elle désirerait des informations complémentaires. Depuis, celle-ci a appellé à plusieurs reprises mais n’a jamais pu obtenir d’explications : «On ne veut pas m’éclairer. Quand j’appelle ils me font balader. Jusqu’à aujourd’hui je ne sais pas ce qu’ils lui reprochaient. C’est par le journal que j’ai su qu’il recherchaient un trafiquant de drogue.»

C’est le lendemain, jeudi, que Huguette Ahouavoeke était enfin autorisée à se rendre à la morgue pour voir le corps de son mari. Celui-ci ayant subi une autopsie le matin même, à la demande de la police et pour une raison qu’elle ignore, elle n’aura pu voir que son visage.

Les jours suivants, les enfants sont restés dans l’appartement avec leur mère et ne sont pas allés à l’école. Le collège Louise Michel, où l’aînée est scolarisée, a envoyé vendredi le médecin scolaire et un psychologue pour voir les enfants. Ceux-ci ont été d’accord pour retourner à l’école à partir du lundi.

Huguette Ahouavoeke dément les accusations de trafic de drogue : «Ils se sont trompés de personne», dit-elle. Béninoise, elle vit en France depuis 2001, et a une carte de séjour de dix ans. Ses deux premiers enfants sont nés au Bénin, et les deux plus jeunes à Paris. Son époux l’a rejointe en 2006, et a fait une demande d’asile qui a été rejetée. Il est sous le coup d’une OQTF depuis 2007. Il n’a jamais eu de problèmes avec la police, et avait très peur de retourner dans son pays, où il se disait en danger pour raisons politiques. Il avait très peur d’une arrestation depuis l’OQTF.

«Mon mari a fait tous les boulots, mais ce n’était pas un trafiquant de drogue ! Il avait peur.» «Est-ce qu’il a voulu s’enfuir ? Qu’est-ce qui s’est passé dans sa tête ? Je ne sais pas ! À 33 ans, je reste avec des enfants mineurs et un mari qui n’existe pas !» Les quelques voisins rencontrés sont émus, certains choqués. Les témoignages sont simples : un monsieur gentil, toujours poli, pas d’histoires, pas de bagarres, attentif à la scolarité de ses enfants — selon une jeune fille qui faisait du soutien scolaire auprès d’eux.

Un événement étrange survient le lundi matin.

Ce jour-là, Huguette Ahouavoeke se rend à la mairie du Xe arrondissement pour y chercher l’acte de décès de son mari. Le document remis par la fonctionnaire de mairie qui a établi le certificat de décès contient deux aberrations manifestes, l’ignorance de la date du décès et le lieu où se trouvait le corps : «Nous avons établi le décès de Iheanacho, Elvis Akpa (…) dont la date n’a pu être établie (…) Le corps a été trouvé en son domicile (…) Dressé sur la déclaration de Philippe Guilbert, commandant de police du 8e arrondissement (…) qui, lecture faite et invité à lire l’acte, a signé avec nous (…)»

À la lecture de cet acte de décès, Huguette Ahouavoeke proteste : «C’est faux ! C’est la police qui a tué mon mari !» La fonctionnaire lui répond alors imperturbablement qu’elle s’est basée sur le rapport de la police pour établir l’acte et qu’elle ne peut le corriger.

Huguette Ahouavoeke rentre chez elle et avertit son avocat. Celui-ci estime que le fait est grave et lui demande de garder les documents. Sa sœur prévient de même le QSP par téléphone.

Le lendemain matin, la fonctionnaire téléphone à la veuve pour lui expliquer qu’elle s’était «trompée», et qu’elle allait établir un nouveau certificat, mais qu’elle attendait pour ça un feu vert du procureur. Nous sommes allés l’interroger. Elle dit avoir fait une erreur de saisie. Elle se serait rendu compte de son erreur le lendemain, en relisant le texte du procès-verbal policier.

«Pourquoi avoir procédé alors à cette vérification ?», lui demande-t-on. Ce serait le souvenir des protestations de la veuve qui l’aurait réveillée dans la nuit. Elle insiste pour dire que l’erreur est de son fait, qu’elle «assume», et que «la police n’y est pour rien». Affable, elle nous montre alors la déclaration de décès qu’aurait apporté le commandant Guilbert du 8e arrondissement. Ce rapport mentionne en effet que le corps a été trouvé «à l’aplomb du domicile du défunt», et qu’Elvis Akpa est «décédé le 1er octobre à 7 heures 30». Comme on s’étonnait de ce que le commandant Guilbert ait pu relire et signer un acte erroné, elle nous explique que celui-ci a signé «en blanc», lorsqu’il a apporté le rapport, avant qu’elle-même n’ait imprimé l’acte de décès… Et qu’il en est toujours ainsi.

La question de savoir pourquoi la police du 8e arrondissement aurait été chargée de ce rapport étonne la greffière : «Parce que c’est elle qui est intervenue.» On s’interroge sur ce qu’aurait eu à faire là des fonctionnaires du 8e arrondissement, pour une opération diligentée à la requête du parquet de Meaux dans le Xe, et alors que l’AFP indique ce ce sont des «enquêteurs de la police judiciaire de Meaux» qui seraient intervenus.

«On va porter plainte. La police n’avait pas à la violenter, ni à interrroger les enfants sans psychologue… On ne l’a pas laissé voir son mari par terre et voir comment il était avant l’autopsie ! On ne sait pas ce qui s’est passé. Il y a trop de questions qu’on se pose. On est là à se faire plein de films dans la tête. On ne sait pas, puisqu’on n’a même pas pu voir son corps ! Notre avocat a demandé le rapport de police, pour savoir sur quoi ils se sont basés pour la perquisition, et pourquoi c’est la police de Meaux qui a fait la perquisition. On est dans le 75 ici ! Pourquoi il n’y avait aucun policier du Xe !»

Huguette Ahouavoeke n’est pas encore allé chercher le corps de son mari à l’institut médico-légal : elle n’a pas l’argent nécessaire pour faire rapatrier son corps au Nigéria. «Le moins cher, c’est le service municipal de la mairie. Mais ça coûte quand même 5638 euros ! Je ne les ai pas. Pour un trafiquant de drogue, il m’a laissé 10 euros 75 ! Ils étaient dans sa poche.»

Dix euros soixante-quinze, c’est la fortune qu’Elvis Akpa a laissée à sa famille, ainsi que son alliance. Vendredi, celle-ci a été rapportée à sa veuve par deux policiers, s’excusant de ce qu’elle était un peu «tordue».

Elvis Akpa est mort, et l’enquête le concernant est stoppée. Reste l’enquête de l’IGPN sur les circonstances de sa mort. Et restent en suspens quelques questions dans cette histoire.

Mais, de toutes façons, quel qu’ait été son moyen de subsistance, Elvis Akpa est bien mort pour avoir follement tenté d’échapper à l’expulsion au Nigéria que lui promettait l’Obligation à quitter le territoire français dont il était l’objet depuis 2007.

Il était en France depuis deux ans et avait fait une demande d’asile politique qui avait été rejetée. Se remettant alors en ménage avec la mère de ses trois premiers enfants, ils en auront conçu une quatrième. Divine, née il y a deux mois. Elvis Akpa n’aurait pas voulu abandonner sa femme et ses quatre enfants.

Concluant l’interview, sa belle-sœur nous apporte quelques photos d’Elvis avec sa femme, et d’Elvis avec ses enfants, prenant son bain ou se promenant au bord du canal Saint-Martin. «C’est ça qu’il ne voulait pas quitter», dit-elle.

Appel à solidarité

Madame Ahouavoeke a besoin d’argent pour faire rapatrier le corps de son mari. Si vous désirez l’aider, adressez vos chèques à :

Madame Huguette Ahouavoeke
97 boulevard de la Villette, 75019 Paris
Merci pour elle.

ZPAJOL liste sur les mouvements de sans papiers, 9 octobre 2008.
Partager cet article
Repost0